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Lucile in the sky
16 juillet 2015

Camilla Läckberg - Le Tailleur de Pierre

Camilla Läckberg - Le Tailleur de Pierre

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Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans. a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ?
Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa. Patrik Hedström mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles. Fjällbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920. Quant aux coupables, ils pour­raient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.


 

 

A peine avais-je refermé Le Prédicateur que j'ai ouvert le suivant. Et j'ai eu beaucoup plus de plaisir à lire le Tailleur de Pierre que le volume précédent. Encore une fois, Patrick tient les rênes du livre, pendant qu'Erica essaie de comprendre comment marche un nouveau-né. J'attends une enquête dans laquelle Erica prendra à nouveau part, comme dans La Princesse de glaces. L'intrigue tourne autour d'une amie d'Erica qui vient de voir sa fille assassinée, elle a une mère chiante, un mari beau gosse et absent, un beau-père cloué au lit en fin de vie et un bébé qui voudrait bien qu'on s'occupe un peu de lui. Les voisins d'en face sont également omniprésent avec l'homme qui n'aime rien tant que de s'engueuler avec sa voisine (la mère chiante), une femme effacée et dévouée et un fils qui a le syndrome Sheldon Cooper. J'ai beaucoup aimé Morgan, le jeune homme de 30 ans atteint du syndrome d'Asperger. Je crois que Big Bang Theory a apprit aux téléspectateurs  à apprivoiser cette maladie. Erica essaie de front de surmonter sa dépression du post-partum, et de soutenir son amie. Et Patrick, Martin et Annika tentent de trouver un coupable malgré une véritable équipe de bras cassés au comissariat. En parallèle on nous raconte l'histoire d'Agnes, une jeune fille belle et riche dans les années 20 à côté de Fjällbacka. Les deux histoires se rejoignent très tardivement, et il est difficile d'y deviner un lien avant les 2/3 du livre. J'avais encore trouvé le coupable très tôt, je suis un peu fière de moi ^^  Ce tome se termine sur un cliffhanger, qui ne donne qu'une envie : ouvrir le 4e ! Mais on ne m'a pas dit que du bien du 4e volume... Peut-être est-ce la loi du 1 sur 2 ?

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16 juillet 2015

Camilla Läckberg - Le Prédicateur

Camilla Läckberg - Le Prédicateur

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Dans les rochers proches de Fjällbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...
L'inspecteur Patrik Hedström est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne.
Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt.


 

Dans une ambiance d'été caniculaire, Camilla Läckberg nous entraîne dans une sombre histoire de famille qui fait froid dans le dos. L'intrigue tourne autour de la famille Hult, des gens dont on n'a pas vraiment envie de faire la connaissance tant ils sont antipathiques. Une chose est sûre, l'auteur aime les enquêtes qui prennent racine dans le passé avec de vieux secrets enfouis, c'est sûrement ce qui m'accroche le plus dans cette saga. Ca et Patrick, qui devient le personnage principal de ce roman au détriment de sa compagne qui tenait les rênes du premier. Logique, Erica est devenue une femme au foyer coincée à la maison, Patrick lui, est chargé de l'enquête. De ce fait, on découvre les policiers de Tanumshede qui n'avaient été qu'esquissés dans le 1er opus. On apprend à détester Ernst, à prendre un peu en pitié Gösta et Mellberg, on s'attache à Martin, et Annika... On aimait déjà Annika ! Bref, une chouette plongée dans le monde de Patrick. L'enquête prend son temps, un peu trop même, j'ai trouvé pas mal de longueurs, et j'avais touché du doigt la résolution de l'intrigue bien avant qu'elle arrive. Ce qui signifie que beaucoup auront tout compris à la moitié du bouquin, puisque je suis loin d'être spécialiste du genre. Malgré les longueurs, j'ai lu ce livre en quelques jours, émulée par Capucine qui le lisait en même temps que moi et avançait très rapidemment. Moins bon que le premier, mais toujours très sympa à lire. Et on en redemande, ça tombe bien, il y en a encore pas mal qui suivent !

3 juillet 2015

Camilla Läckberg - La princesse des glaces

Camilla Läckberg - La princesse des glaces

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Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide.


 

 

J'ai voulu me mettre dans l'ambiance scandinave pour mon prochain voyage en Suède et j'avais la flemme de relire les Millenium. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, la parution française juste après le succès des Stieg Larsson et la couverture similaire me rendaient méfiante. Très bonne surprise ! Plus light que la trilogie bien connue, le 1er tome de cette saga d'enquête se laisse très bien lire malgré sa longueur. J'ai aimé m'immerger dans la vie d'Erica Falck, avec ses problèmes familiaux et sa curiosité. Erica doit gérer la mort récente de ses parents, une soeur qui communique peu et le cadavre ensanglanté de son amie d'enfance. Ah et puis il y les problèmes de son meilleur ami et la rencontre avec un flic adorable. On suit l'enquête et on s'intéresse à tous les à-côté. J'ai découvert très vite le secret de la famille d'Alex, par contre le meurtrier, absolument pas. Je reprocherais juste à l'auteur de faire parfois avancer les personnages plus vite que nous. Il est extrêmement frustrant de temps à autre de lire Erica passer un coup de fil et faire une avancée dans l'enquête en entendant un répondeur dont le message ne nous est pas rapporté. Et évidemment, l'information mettra un peu de temps à arriver jusqu'à nous.

Je pense continuer à lire la série des Erica Falck, j'ai déjà entamé le 2e : Le Predicateur. Les livres sont assez longs et touffus, peut-être ferai-je une pause en chemin ! Mais la petite ville tranquille de Fjallbacka risque de devenir un peu louche s'il s'y passe un crime par livre, la série est longue ! Je ne sais pas si j'ai toujours très envie d'y passer pendant mes vacances...

3 juillet 2015

Les Jalna

Mazo de La Roche - La saga des Jalna

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Je viens de tomber sur un article de blog sur Jalna. Plusieurs en fait. Mais celui qui m'a accrochée le regard c'est celui qui disait que c'était un livre-doudou. C'est exactement mon ressenti, et soudain je ne suis plus seule. Il est difficile de partager Jalna. L’œuvre de Mazo de la Roche a certes eu beaucoup de succès, mais il y a fort longtemps. Aujourd'hui, plus personne ne connaît, et ce n'est plus vraiment au goût actuel. Honnêtement je ne saurais même pas quel tome prêter en premier. Jalna c'est 16 tomes, écrits dans le plus grand désordre. Je pourrais commencer par prêter La Naissance de Jalna, le premier dans l'ordre chronologique, mais c'est bien loin d'être mon préféré, un genre de prequel sorti des années après, pour contenter les fans qui en voulaient toujours plus. Ou alors le premier qui fut écrit, le tome 7, Jalna ? Oui, je crois que c'est par là qu'il faut réellement commencer. Moi j'ai commencé par le tome 4, Jeunesse de Renny, je ne m'en suis pas mal portée. Mais bon, est-ce que ça intéresserait encore les gens, cette vieille saga écrite entre 1927 et 1960 ?

Jalna n'est pas le plus grand livre de tous les temps, certains le trouveraient très long, ce n'est pas non plus le suspens qui nous tient en haleine. Mais Jalna c'est la plaisir de la campagne canadienne au début du XXe siècle, une famille d'aristocrates qui ne manquent jamais le thé de 17h en sortant des écuries, les commérages et le qu'en dira-t-on, la mère qui s'oppose au remariage de son fils avec une intrigante, la jeune fille qui annule son mariage car son futur a eu un enfant illégitime, des frères secrètement amoureux de la femme de leur frère... C'est surtout une histoire de famille sur 4 générations, avec des personnages aux caractères bien trempés, des querelles, des devoirs, la vie quoi. On suit les personnages enfants, on les voit grandir, découvrir l'amour, la peine, se battre pour ce qu'ils veulent devenir, puis avoir des enfants, des petits-enfants, et la vie n'est pas toujours simple chez les Whiteoak. Le point central de la saga c'est la maison, Jalna, elle est construite dans le tome 1 et fête son centenaire dans le tome 16. Presque toute la saga s'y déroule, à l'exception de quelques voyages en Angleterre ou en Irlande, et furtivement à New York. On regarde vivre les Whiteoak et on les aime comme on les déteste, moi en tout cas, ils ne m'ont jamais lassée.

Mon entrée dans la saga s'est faite par la génération de Renny. Avant tout, pour moi cette saga est l'histoire de ces six frères et sœur, puis par extension de leurs parents, grands-parents et de leurs enfants. Je vous fais un petit pitch. Six enfants nés de deux mariages différents, l'aîné a trente ans d'écart avec le plus jeune. Il y a d'abord Meg et Renny, nés du premier mariage de Philip, qui vont perdre leur mère très tôt, à la suite de quoi Philip épousera leur jeune gouvernante Mary. Mary donnera à Meg et Renny quatre demi-frères dont l'aîné a déjà quinze ans d'écart avec Renny. Il y a Eden, Piers, Finch et Wakefield. Philip, leur père donc, meurt avant la naissance de Wake et Mary, leur mère, en couches en 1915. En 1918, quand Renny, le frère aîné, revient de la guerre, il prend les rênes de la maison et de la famille. A sa charge une vieille grand-mère au caractère épouvantable, deux vieux oncles sans le sou qui squattent la maison à ses crochet, une soeur qui essaie de jouer à la maman avec les petits, et 4 demis-frères à gérer/élever. Eden et Piers ont entre 14 et 17 ans et n'ont que faire des ordres de leur aîné, Finch, 11 ans, est plus malléable, et Wakefield, 3 ans demande beaucoup d'attention avec sa santé fragile. Jalna c'est donc l'histoire de ces frères qui se retrouvent sans parents et essaient de grandir ensemble. Renny voudrait tout régenter d'une main de fer. Eden est un poète fantasque qui brûle la vie par les deux bouts. Piers est tout ce qu'il y a de plus terre à terre coincé entre ses frères artistes, il en faut bien un pour s'occuper des champs ! Finch est un musicien torturé au bord de la dépression. Et Wakefield reste longtemps un gamin fragile et un peu manipulateur, surprotégé par ses aînés, au détriment de Finch. Malgré les différences et les rivalités, comme ils sont frères, ils arrivent à vivre ensemble, en se disputant parfois un peu fort. Mais il n'y a guère d'histoire vraiment heureuse chez les Whiteoak. Meg voit son mariage annulé par l'arrivée d'une enfant illégitime de son futur mari, enfant que Piers épousera des années plus tard au grand désespoir de Meg, mais elle est reloue un peu Meg. L'un des frères verra sa femme le tromper avec un autre de ses frères, alors que la femme de ce frère-là va divorcer pour épouser un autre des frères (je sais, là je vous ai perdus, faut les lire aussi !). Renny ne sera jamais vraiment heureux en ménage, passant son temps à se disputer avec sa femme. Piers ne se réconciliera jamais avec Eden, et acceptera tout juste de porter son cercueil. Piers et Eden étaient mes deux frères préférés, je n'ai jamais surmonté la mort d'Eden et la non-réconciliation des deux frères... Piers reportera même ce dégoût sur la fille illégitime d'Eden (une sacré peste faut dire). Finch se marie une première fois avec une folle, et une deuxième fois très brièvement avant qu'un drame ne s'abatte sur eux. Wakefield envisage d'entrer dans les ordres, puis rencontre Molly l'amour de sa vie qui s'avère être... quelqu'un de sa famille proche. Ils sont amoureux mais n'ont pas le droit d'être ensemble, et la vue même de Molly est insupportable à Jalna. Même les relations avec leurs propres enfants sont compliquées, Finch a peur de son fils (qui est un poil psychopathe avouons-le) et Piers déteste son aîné, Renny adore sa fille mais n'arrive pas à établir de communication avec son fils. Et les rivalités se transmettent de générations en générations, la fille d'Eden est une vraie bitch qui se fait haïr de tous ses cousins. 

Bref, Jalna c'est l'histoire de cinq frères (et un peu de leur sœur), de leurs trahisons, de leurs désaccords et souvent quand même de ce lien qui les unit et apaise beaucoup de choses. Et moi, les histoires de fratries, c'est ce que je préfère. Renny, Eden, Piers, Finch et Wake, ils sont un peu mon autre famille, ils m'ont accompagnée de longues années, je les connais bien. D'où cette idée de livre-doudou. J'avais lu beaucoup de livres avant de lire les Jalna, mais je crois qu'ils ont construit mes goûts, j'avais dix ans lorsque j'ai découvert cette saga. J'aime les histoires de fratries, et je privilégie les livres aux personnages fouillés plutôt qu'aux intrigues insoutenables. Je suis également très frustrée lorsqu'il faut abandonner les personnages à la fin du livre, j'ai été élevée par une saga de seize tomes... Alors tranquillement, j'essaie de les relire. Je ne sais pas s'ils vous plairaient, mais en ce qui me concerne, je retrouve des amis perdus de vue depuis longtemps, and that's sooo good !

 

*Edit 2020* depuis presque trois ans, je me suis lancée dans la relecture complète de cette saga, vous pourrez trouver les critiques de chaque tome sur les liens suivants au fur et à mesure de ma progression :

- La naissance de Jalna

- Matins à Jalna

- Mary Wakefield

- Jeunesse de Renny

- L'héritage des Whiteoak

- Les frères Whiteoak

- Jalna

- Les Whiteoak de Jalna

- Finch Whiteoak

- Le maître de Jalna

- La moisson de Jalna

- Le destin de Wakefield

- Retour à Jalna

- La fille de Renny

- Sortilèges à Jalna

- Le centenaire de Jalna

 

*Edit 2021* Omnibus vient de rééditer les 16 tomes regroupés en quatre volumes, alors si vous n'avez rien à lire pour l'été et que vous aimez les bonnes vieilles sagas familiales, n'hésitez pas !  Allez prendre le thé avec la famille Whiteoak, vous promener avec eux sur les chemins de la campagne canadienne. J'ai enfin fini ma relecture des seize volumes cette année, et ils me manquent déjà ! 

3 juillet 2015

Confessions d'une sage-femme

Diane Chamberlain - Confessions d'une sage-femme

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Un billet de quelques lignes en guise d'adieu. C'est tout ce qu'a laissé Noelle derrière elle avant de mettre fin à ses jours. Sa vocation de sage-femme, sa passion pour la défense de causes justes, son dévouement envers autrui – tout laissait penser qu'elle adorait la vie. Bouleversées, Tara et Emerson, ses meilleures amies, cherchent désespérément à comprendre. En fouillant dans son passé, elles découvrent que celle qu'elles croyaient si bien connaître leur avait caché bien des choses, dont certaines les concernent en tout premier lieu... 


 

J'en ai marre de la littérature cheap qui fleurit le long des gondoles de la FNAC! Je me suis encore fait avoir. Une fois de plus, j'ai vu un livre dont le titre ou la couverture m'a attirée, le résumé était accrocheur, je l'ai acheté, et au bout de trois pages j'ai compris. J'ai compris que c'était un livre de plus qui me faisait perdre mon temps. Le style est facile, je dirais même parfois maladroit, la première personne narrative n'aide pas, c'est un exercice casse-gueule. Comme lorsque je lis Musso (oui enfin, j'ai lu un Musso, un jour comme ça, pour voir), je vois parfois des fautes de styles que je serais capable de faire, mais que je corrige à la relecture. Oui c'est ça, j'ai souvent l'impression que j'aurais pu les écrire ces bouquins, un de ces jours où l'écriture est laborieuse, mais moi au moins, j'ai la décence de ne pas envoyer ces pages des mauvais jours à des éditeurs! Non, je les efface et je les recommence, puis elles sont enfin jolies. Après je n'en écris jamais la suite, c'est un autre problème. Quand je lis certains bouquins contemporains, je me dis que je pourrais facilement trouver éditeur. Si je terminais un livre un jour.

Et puis il y a l'intrigue. Ces bouquins misent tout sur l'intrigue, bah oui parce que l'écriture c'est pas ça. Faut avouer qu'il se passe des trucs, de vieux secrets enfouis, tout ça. Mais une fois sur deux on devine tout très vite. Et après il faut encore se farcir 200 pages mal écrites même si on sait déjà ce qu'il va se passer. J'en suis là dans "Confessions d'une sage-femme", oui vous voyez ce qui m'a attirée dans ce titre. J'aurais du me méfier, sur la page de garde il y avait une recommandation de Tatiana de Rosnay, un autre auteur que je fuis, avec Guillaume Musso et Tamara McKinley. De Rosnay a écrit un livre qui m'a donné envie de vomir, oui littéralement, et qui m'a mise très en colère. Ce n'était ni particulièrement bien ni particulièrement mal écrit, c'était neutre. Mais le fond m'a mise dans une rage folle, c'était facile et racoleur, et je me suis sentie attaquée personnellement. Mais j'ai décidé que je ne parlerais plus de "Elle s'appelait Sarah" car ça peut durer des heures. Tamara McKinley est facile à lire, les mots coulent tous seuls, l'intrigue est pleine de rebondissements et de vieux secrets de famille, le genre de bouquin parfait pour mes vacances. Je me le suis dit deux fois, deux fois j'ai regretté. La première fois j'ai eu envie de jeter le livre très loin de moi et de rester assise en boule dans mon lit. La femme qui finit par avoir une histoire d'amour passionnelle sans le savoir avec son fils qu'elle croyait mort, ça m'a traumatisée. Trois ans après j'ai retenté, mais non vraiment la môme de 13 ans qui se fait violer et tombe enceinte, c'est trop... Et puis il y a Musso, j'en ai lu un, pas assez pour généraliser, trop pour persévérer. Il se passe des choses, on ne peut pas lui enlever ça. Mais l'écriture est trop facile, sans intérêt, on ne ressent rien, les personnages non plus, on reste en surface, rien n'est creusé. Ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas ce que je recherche dans un livre.

Trop souvent ces dernières années j'achète par erreur ce genre de bouquin. Parfois le graphisme de la couverture lancé de gros signaux, mais parfois c'est plus discret. Alors je m'en rends compte dès les premières pages et je ne les finis pas. Pourrait-on s'il-vous plait changer les têtes de gondoles de la FNAC et y mettre de la vraie littérature? Ou écrire en gros "Romans faciles et racoleurs"? Vraiment, j'aimerais arrêter d'y dépenser mes sous...

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3 juillet 2015

Mathias Malzieu

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J'aime traîner dans les librairies, regarder les couvertures, lire les titres, retourner le livre, lire le résumé, le feuilleter délicatement et le reposer. J'y passe parfois une à deux heures et j'en ressors avec deux ou trois livres. Au fil de mes balades, certains reviennent régulièrement sans jamais que je les achète. Quelque chose m'attire, j'hésite, et puis non. Ce fut le cas de La Mécanique Du Cœur. Je l'ai pris et reposé 5 ou 6 fois pendant quelques années. Il était récurrent sur les étalages des librairies que je fréquentais. La couverture était jolie, mais quelque chose me retenait, le fait que l'auteur soit le chanteur de Dionysos je crois, je me disais qu'il ne pouvait pas assurer correctement les deux casquettes. Et puis un jour je l'ai acheté. Il est resté quelques temps sur ma table de nuit, et finalement je l'ai commencé. Un coup de foudre. C'était beau. Poétique, dans l'histoire et dans l'écriture, juste ce qu'il faut de rêve et de cynisme, enrobé dans des phrases simples qui touchent droit dans le cœur, une maîtrise parfaite de la métaphore, des tournures sorties du monde de l'enfance. Je ne sais même pas comment mettre des mots sur ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. Un tourbillon de plein de choses, l'impression qu'il l'avait écrit pour moi. Une écriture fluide, des mots savamment maniés, un restaurant 4 étoiles de la littérature où l'on retourne chaque phrase trois fois sur ses papilles pour l'apprécier à sa juste valeur. Un roman qui se lit en deux heures, peut-être trois le temps de le déguster.

Et puis il y a quelques mois je suis tombée sur son roman précédent Maintenant Qu'il Fait Tout Le Temps Nuit Sur Toi. Ce titre est parfait. On comprend tout de suite de quoi il va retourner, la phrase est belle, tellement simple qu'on se demande comment personne ne l'a trouvée avant. C'est le talent de Mathias Malzieu, il met en mots simples des sentiments inextricables, et ces mots sont tellement justes, tellement évidents qu'on se demande pourquoi personne n'y a pensé avant. Je n'ai pas lu tout de suite Maintenant Qu'il Fait Tout Le Temps Nuit Sur Toi, je l'ai feuilleté pour le plaisir, mais ce n'étais pas le bon moment pour ce livre qui à coup sûr serait au bord des larmes. Je l'ai ouvert cette semaine. Je ne suis pas déçue. Il n'est pas tout à fait aussi abouti que La Mécanique Du Cœur, mais il en contient les prémices. C'est difficile à lire parce qu'il parle de la perte de sa mère, il a trente ans et il en parle comme s'il avait cinq ans. Alors c'est douloureux parce qu'on a tous une maman, et qu'on imagine très bien que quand elle partira, nous aussi on  aura cinq ans dans notre façon de réagir. J'imagine l'exutoire qu'a dû être l'écriture de ce livre. Le talent était là, déjà, et c'est un bonheur de se plonger dans les lignes de Mathias Malzieu.

 

Est-ce qu'il ne fait pas trop froid là-bas, est-ce que tu sais les fleurs sur le toit de toi, est-ce que tu sais pour l'arbre que l'on va devoir couper, est-ce que tu sais pour le vent qui agite les volets de la cuisine et secoue ton ombre sur le carrelage ?
Maintenant il fait tout le temps nuit sur toi.
Tu reçois des lettres, on les donne à lire à tes vêtements, ça ne les déplie pas. Est-ce que je peux t'envoyer un peu d'Espagne, du bon champagne et deux, trois livres, maintenant qu'ils te foutent la paix avec leurs tuyaux dans le nez et le ventre, que tu n'as plus à te forcer à manger et à décrocher le téléphone ?
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.
Est-ce que tu es partie te cacher dans un caillou, un plat à tartes, un nouveau-né, un tissu, un œuf, une broderie et comment c'est maintenant qu'il fait nuit tout le temps ?
Est-ce que ça va mieux, est-ce que c'est léger comme une bulle de laisser son corps juste là, tel un vêtement abîmé que l'on ne peut plus porter ? C'est fini ce poids qui écrasait ton sourire ? Qui écrasait ton ventre, qui t'écrasait ? Tu as pu t'échapper, dis ? Avec ton sourire en poche maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ?
Même les yaourts aux fruits dans le frigo ont un goût de fané. On a beau se mettre de la limonade toute neuve, du genre geyser de goulot tendre comme un orage de sucre, dans l’œsophage, rien. Un cimetière de plus, de la nuit, du froid, et encore une nouvelle couche de nuit. Nous on voit rien, on ne te voit plus, on n'y voit rien, on ne sait plus grand chose. On marche dans la nuit et on ne te trouve pas, faut dire qu'on les confond toutes ces nuits, noires, épaisses comme du tissu, pas beaucoup d'étoiles, tout se ressemble.
Il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brûlent.
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.

Maintenant Qu'il Fait Tout Le Temps Nuit Sur Toi - Chapitre 1, première page.
3 juillet 2015

L'ombre du vent

Carlos Ruiz Zafon - L'ombre du vent

Lombre-du-vent

Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.


 

Ca faisait longtemps que je n'étais pas tombée amoureuse d'un livre. Et j'ai été happée par "L'ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon, dès les premières pages. Pourtant je n'étais pas très motivée, un bouquin espagnol, Barcelone... Je n'ai jamais tellement aimé l'Espagne, ça ne me fait pas rêver et ça ne m'attire pas. Mais c'est ma soeur qui m'a prêté ce livre en m'assurant que j'allais l'aimer, et ma soeur ne se trompe jamais, on a les mêmes lectures.

Tout commence un matin de l'été 1945, quand un vieux libraire emmène son fils de 10 ans, Daniel Sempere dans le Cimetière des Livres Oubliés. Un vaste endroit où sont rangés les livres qui n'appartiennent plus à personne. Daniel doit en choisir un, et veiller sur lui toute sa vie, pour qu'on ne l'oublie plus jamais. Il choisit "L'ombre du vent" de Julian Carax et c'est le coup de foudre. Mais personne ne connait Julian Carax, ou presque. En cherchant à en savoir plus, Daniel ne sait pas qu'il  va lever le voile sur un mystère plus grand que tout ce qu'il imagine. Un auteur exilé à Paris 25 ans auparavant, vendu à un nombre dérisoire d'exemplaires, rares sont ceux qui possèdent un livre de Carax. D'autant plus que les quelques exemplaires tirés ont tous été brûlés. Par qui ? Pourquoi ? On dit aussi que l'écrivain a été tué pendant la guerre civile et enterré dans la fosse commune. Pendant les 10 années qui suivent, Daniel va grandir, se faire des amis, tomber amoureux, mais il gardera toujours en tête Julian Carax. Puis un jour, une photographie à moitié brûlée posée sur le comptoir de la librairie ravive la curiosité de Daniel, lui donnant de nouveaux indices pour enquêter sur Carax. Et chaque nouvelle découverte amène son lot d'énigme, les coïncidences n'existent pas, tout a un sens. Une véritable toile d'araignée faite de secrets de famille, d'amitié, d'amour, de trahisons... Mais il y a cette ombre qui rôde dans Barcelone la nuit et qui effraie Daniel, un homme au visage brûlé qui se fait appeler comme le diable, et cherche à mettre la main sur les derniers exemplaires des livres de Carax. Et cet inspecteur véreux qui a juré d'avoir la peau de Fermin et Daniel et ne cesse de leur mettre des bâtons dans les roues.

On s'attache à tous ces personnages, innombrables, et il devient impossible de lâcher ce livre, dès qu'on le referme, ils nous manquent tous autant qu'ils sont. Fermin le vieil ami de Daniel, ancien espion avec ses marques de torture sur le corps et son bagou inimittable. Le père, triste et solitaire. Federico l'horloger d'en face. M Barcelo, l'autre libraire, Bernarda la bonne et Clara, le 1er amour. Tomas l'ami d'enfance et sa soeur Beatriz. L'ombre de Julian qui plane sur tout le livre et ceux de son temps. La richissime famille Aladaya, avec Jorge le fils aîné ami de Julian, et la jolie Penélope, Jacinta la nounou. Miquel l'ami sans faille, et Nuria la mystérieuse femme fatale.
Les destins de Daniel et de Julian s'entrecroisent, à 35 ans d'écart, leurs histoires suivent une même trame en miroirs, un chemin tout tracé. Daniel arrivera-t-il a réussir dans sa vie tout ce que Julian a raté dans la sienne et à sortir l'écrivain maudit de l'oubli dans lequel il est tombé ?

Ce livre est un bijou, parce qu'il fait rêver, on se prend à vouloir entreprendre nous-même des recherches sur Carax et à vouloir lire ses livres oubliés. L'intrigue est pleine de rebondissements et j'en avais deviné les 3/4 au milieu du livre, ça ne m'a pas empêchée de le lire sans m'arrêter. On veut savoir ce qui est arrivé à ces personnages, on veut apprendre à les connaître encore un peu plus. Et quand le livre se termine, on en voudrait encore...

3 juillet 2015

Sous les vents de Neptune

Fred Vargas - Sous les vents de Neptune

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La découverte d'une jeune fille assassinée de trois coups de couteau renvoie violemment Adamsberg au souvenir de son jeune frère Raphael, disparu après avoir été soupçonné du meurtre de son amie, il y a trente ans. Les cadavres présentent les mêmes blessures qui ressemblent aux marques d'un trident...
" Adamsberg termina son café et posa son menton dans sa main. Il lui était arrivé en des tas d'occasions de ne pas se comprendre, mais c'était la première fois qu'il échappait à lui-même. La première fois qu'il basculait, le temps de quelques secondes, comme si un clandestin s'était glissé à bord de son être et s'était mis à la barre. De cela, il était certain: il y avait un clandestin à bord. Un homme sensé lui aurait expliqué l'absurdité du fait et suggéré l'étourdissement d'une grippe. Mais Adamsberg identifiait tout autre chose, la brève intrusion d'un dangereux inconnu, qui ne lui voulait aucun bien. "


 

J'aime suivre Adamsberg et sa petite bande au fil des livres. Depuis toute petite, j'ai toujours préféré les histoires qui se racontaient en plusieurs tomes et les films avec des suites. Je n'aime pas m'attacher à des personnages et me sentir abandonnée à la dernière page, ça me frustre de ne pas savoir ce qu'ils ont fait avant, ou ce qu'ils vont devenir après. C'est pour ça que j'aime tant les séries TV. Peu à peu, les personnages deviennent comme une partie de ma famille. Oui, j'ai une très grande famille, extensible à souhaits. Et désormais Adamsberg et Danglard y cotoient la famille Whiteoak de Jalna, Sirius et James, Eric et Christian, le petit Olivier des allumettes suédoises et son cousin Marceau, Benjamin et Clara Malaussène, Mouse et Babycakes, le petit Sébastien et sa grande chienne Belle, Vic Beretton et son petit frère Lucas, Anakin et Luke Skywalker, les orphelins Salinger, Nate Fisher, Mark Greene et Doug Ross, Seth et Ryan, Nathan et Lucas Scott, Joey Potter, Chris Halliwell, Brian Kinney et Emmett Honeycutt... Il traine une foule très hétéroclite dans ma tête.

Mais revenons à nos moutons. Chaque parution d'une nouvelle enquête du commissaire Adamsberg est un véritable plaisir, mais celui-ci est de loin mon préféré. J'ai adoré lire Sous les vents de Neptune, parce que l'intrigue n'était pas une simple enquête externe aux personnages, même si Adamsberg fait toujours un affaire personnelle de ses enquêtes. Ca touchait le commissaire de près, un souvenir d'enfance qui ressurgissait. Un tour au Québec, un vieux secret et deux frères. Adamsberg dans une situation inextricable et Danglard le confident. Il ne manquait qu'une apparition des Evangélistes pour que ce livre regroupe tous les éléments qui l'auraient rendu parfait... Le passé d'Adamsberg qui lui saute à la gorge et un secret de famille qui sort de terre, les histoires concernant deux frères sont toujours les meilleures. C'est également le tome où on découvre Violette Rétancourt, l'inoubliable. Je pense que c'est le premier tome qui nous permet de faire vraiment connaissance avec la brigade. Je me suis demandée tout le roman comment ils allaient résoudre cette intrigue sans science-fiction. Comme Danglard, j'ai les pieds sur terre et je ne crois pas aux morts qui reviennent à la vie. Et j'ai eu peur pour Adamsberg. Je me suis attachée à tous ces personnages. J'aime Adamsberg avec sa gueule en bordel, ses intuitions, son regard sur le monde. J'aime Danglard, ses 5 gosses, son air ronchon, et le fait qu'il se tienne toujours aux côtés du commissaire, qu'il fasse bloc même quand il ne croit pas à ses idées bizarres. J'aime la petite chérie, son indépendance et sa fragilité, son histoire avec Adamsberg. J'aime Tom et les histoires de bouquetins. Et enfin j'aime le reste de la brigade. Et je veux savoir ce qu'ils vont devenir.

Des adaptations de quelques Vargas a été faite en téléfilms par Josée Dayan, j'ai le souvenir que celle de Sous Les Vents de Neptune est particulièrement bien réussie.

3 juillet 2015

L'oeuvre de Dieu, la part du Diable

John Irving - L'oeuvre de Dieu, la part du Diable

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Dans l'orphelinat de Saint Cloud's, l'excentrique Dr Larch officie de manière très spéciale. Il assure " l'oeuvre de Dieu " en mettant au monde des enfants non désirés et réalise " la part du diable " en pratiquant des avortements clandestins. Homer Wells, le protégé de Wilbur Larch, ne se voit pas vivre ailleurs qu'à Saint Cloud's. Auprès de ce dernier, il va apprendre le " métier ", et peu à peu tracer son chemin en s'éloignant avec audace des plans du docteur. Mais s'il part, saura-t-il s'adapter ?


 

Au début du XXe siècle, le Dr Larch a voué sa vie à ce qu'il appelle L'oeuvre de Dieu (mettre des enfants au monde) et à l'oeuvre du diable ( avorter les femmes). A Saint Cloud's, perdu en pleine campagne du Maine, il dirige un orphelinat avec l'aide de Nurse Angela et de Nurse Edna. C'est un médecin avec ce qu'il a d'excentrique, dégoûté de tout ce qui est acte sexuel, il est abstinent par choix, mais sa drogue à lui c'est l'éther avec lequel il anesthésie ses patientes, de main de maître il se l'administre régulièrement à travers un cône de gaze. Tout marche plutôt bien à Saint Could's, les femmes y viennent de loin et il leur donne ce qu'elles veulent : un orphelin ou un avortement. Mais ce qui est tout à la fois l'échec et la plus grande réussite du Dr Larch c'est Homer Wells. Homer a connu trois tentatives d'adoption traumatisantes, et depuis il est devenu "l'orphelin vrai, parce que son seul foyer sera toujours Saint Cloud's"  le plus vieux des orphelins du Dr Larch. Sa seule préoccupation était d'être "utile", alors le vieux Larch lui apprit tout ce qu'il savait et à même pas 16 ans, Homer était un accoucheur accompli, il apprenait sa médecine loin des universités, sur la vieille anatomie de Gray et sur Clara, le cadavre que le Dr Larch avait commandé pour lui. Jusqu'à ce qu'arrivent Candy et Wally ...

On dit qu'Irving est un auteur dickensien, ce qui est certain c'est que Dickens est ouvertement présent dans cet ouvrage, un des orphelins s'appelle David Copperfield et Homer lit chaque soir aux enfants le roman homonyme ou "Les grandes espérances" avant que le Dr Larch n'éteigne les lumières "Bonne nuit petits princes du Maine, rois de la Nouvelle Angleterre."
Irving c'est surtout des personnages étonnants, burlesques, comme toujours, c'est sa patte. Il y a parmi tant d'autres Melony, l'orpheline du même âge qu'Homer, un peu vulgaire, responsable des premières découvertes sexuelles d'Homer, victime d'une faute de frappe dans les registres, elle aurait du s'appeler Melody. Et puis il y a Fuzzy Stone, cet orphelin qui ressemble à un foetus jamais développé, maladif, chétif, avec sa machine pour respirer. Auparavant il me faisait un peu peur, maintenant je comprends c'était juste un grand préma grandi. Nurse Edna qui se croit amoureuse de Saint Larch, l'adorable Curly Day, Rose Rose...

J'ai lu ce livre au lycée et ce fut le coup de foudre immédiat. J'ai remis la main sur ce pavé livre plus récemment, assez amusée de le redécouvrir. Car si au lycée il avait été corné à souhaits par les séjours répétés dans mon sac, il était resté au fond de mon étagère depuis mon entrée à la fac, et je n'y avais pas retouché.
Et ce que je trouve plutôt drôle, c'est que finalement un des sujets principaux de ce livre c'est... l'obstétrique !
Je pourrais dire que c'est ce roman qui m'a menée à être sage-femme, inconsciemment, mais en réalité c'est le hasard de la vie qui m'a menée à l'obstétrique.
Non, ce qui est amusant, c'est qu'aujourd'hui je comprends ce livre 1000 fois mieux que lorsque je l'ai découvert à 16 ans. Et parfois ma vie quotidienne m'y ramène par flashs, car il y a des choses de mon métier dont j'ai eu connaissance dans ce livre bien avant de l'apprendre à l'école. Et la vie, régulièrement, me ramène à mon ancien roman fétiche. Et alors j'ai un petit sourire que personne à part moi ne sait interpréter. 
Lorsqu'on nous a appris comment se pratiquait une IVG, dilatation puis curetage, j'ai pensé "D & C, comme Dr Larch l'apprennait à Homer, alors que Nurse Caroline se contentait de la D sans la C." Quand on a tenté de nous décrire la sensation qu'on devait avoir après avoir fait une délivrance artificielle, pour être sûr qu'il ne restait plus de morceaux de placenta dans l'utérus, c'était assez confus. J'ai alors cité Homer qui décrivait la curette qui faisait "un bruit de papier de verre", et c'est exactement ça, probablement chaque fois que j'aurai ma main dans un utérus pour en ôter le placenta je penserai à ça. Pendant la guerre le Dr Larch se servait de son livre "L'anatomie de Gray" comme d'une carte routière. Et dès que j'ai entendu parler de Grey's Anatomy j'ai compris le jeu de mots en me rappelant Homer qui citait des passages de cet ouvrage à tout bout de champ. Quand on a parlé de l'accouchement sous X et des sages-femmes qui donnaient alors les prénoms aux enfants, j'ai pensé à Nurse Edna et Nurse Angela qui nomment les bébés de l'orphelinat.
Bref, vous l'aurez compris désormais "L'oeuvre de Dieu..." fait partie intégrante de ma culture obstétricale. Et c'est amusant de penser qu'il était déjà mon livre préféré alors que l'obstétrique n'était pour moi qu'un mot un peu abstrait, que je ne m'y intéressais ni de près, ni de loin.

3 juillet 2015

Harry Potter et les reliques de la mort

JK Rowling - Harry Potter et les reliques de la mort

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Cet été-là, Harry atteint ses dix-sept ans, l'âge de la majorité pour un sorcier, et s'apprête à faire face à son destin. Soutenu par Ron et Hermione, Harry se consacre pleinement à la mission confiée par Dumbledore avant de mourir, la chasse aux Horcruxes. Mais le Seigneur des Ténèbres règne désormais en maître absolu. Traqués, en exil, les trois fidèles amis vont connaître une solitude sans précédent, où leur courage, leurs choix et leurs sacrifices seront déterminants dans la lutte contre les forces du mal. Leur quête croisera celle des Reliques de la Mort, et fera surgir du passé des révélations capitales et parfois douloureuses. Ces épreuves conduiront Harry, sans détour, vers sa destinée, l'affrontement final avec Lord Voldemort.


 

Post écrit le 30 juillet 2007.

Harry Potter and the Deathly Hallows a conclu en beauté cette saga, en rappelant qu'il ne s'agissait pas de 7 histoires qui se suivaient, mais bel et bien d'une seule histoire divisée en sept. La trame fait constament appel à notre mémoire pour des détails plus ou moins importants, les lecteurs les plus assidus apprécieront ces clins d'oeil, les moins fanatiques ne seront pas lésés pour suivre l'histoire car l'important est expliqué. Le point final est mis, c'est étrange d'avoir des réponses définitives à toutes ces théories qui s'échaffaudaient, la porte est laissée grande ouverte pour imaginer le futur, le passé aussi.

ATTENTION SPOILERS

- C'est drôle, la théorie qui affirmait que Snape était amoureux de Lily, ça faisait tellement longtemps qu'elle tournait sur le net que je n'aurais jamais pensé la voir se vérifier ! Du coup ça m'a fait une sacrée surprise, alors qu'objectivement ça n'aurait pas du ! Et j'ai beaucoup aimé ce voyage dans le passé de Snape, son patronus en bambi (ça casse l'image virile d'un coup !), plonger aussi dans la vie de Lily Evans, enfin... Ca explique toute l'ambivalence de l'homme, j'ai adoré. Même si sa mort aurait sûrement pu être plus théatrale, il est mort dans l'ombre, remqarquez c'est logique finalement. J'ai bien rit quand il s'est enfui du château avec ses ailes de Batman ! Mais rien d'explicite : c'est vraiment batman ou pas en fin de compte ??
(l'horrible garçon qui parlait des défroqueurs à Lily et que Pétunia évoque dans le T5, c'était pas James c'était Snape !!! Aaaaah va falloir que je relise toute la saga sous ce nouvel éclairage)

- La mort de James... Ca manquait de classe, toutefois je l'ai trouvée aussi touchante que stupide ! Stupide parce qu'on ne se sépare jamais de sa baguette en temps de guerre. Touchante parce que s'il a laissé sa baguette sur le canapé c'était parce qu'il avait confiance en ses amis, il se sentait en sécurité. Mais on ne m'enlèvera pas de l'esprit que s'il a eu le temps de crier à Lily de monter, il aurait aussi eu le temps d'un "accio baguette", et comment comptait-il s'occuper de Voldemort à mains nues ? Jamsie-chou tu es un peu stupide... Maintenant je peux le dire, James restera mon personnage préféré (oui oui, avant Sirius), même le tome 5 n'avait pas réussi à me le démolir. J'aime cette confiance aveugle en ses amis, même si ça l'a tué, il avait juste foi en l'amitié. Et  c'est finalement le seul des maraudeurs étendus (cad avec Lily) qu'on aura pas vraiment exploré, il ne nous est que rapporté, on n'est jamais témoin de ce qu'il se passe dans sa petite caboche. Il reste le plus mystérieux.

- "Until the very end", les fantômes de James, Lily, Sirius et Remus auprès d'Harry qui fonce au casse-pipe, j'ai failli pleurer... Ca me piquait les yeux quand Sirius disait que mourir ça ne faisait pas mal du tout, et ce "until the very end" m'a coupé le souffle.

- Je ne comprends pas bien le procès fait à Remus par la majorité des fans... Rowling n'a jamais essayé de nous faire croire qu'il était tout blanc et sans défaut. Au contraire, elle a passé les derniers tomes à s'efforcer de ternir l'image des maraudeurs. Non ils n'étaient pas aussi magnifique que nous les avions Harry les avait imaginé. James avait un melon à la place de la tête et était un parfait jerk au collège, Sirius ne valait guère mieux et n'a jamais réussi à considérer Harry pour ce qu'il était, il vivait dans un passé perdu. Ne parlons pas de Peter. Il était normal que Remus se prenne aussi un coup au visage, non ? Et certes il a eu une réaction lâche, mais il a écouté ce que lui a dit Harry (et nous remercions tous Harry d'avoir exprimé le fond de nos pensées haut et fort) et il a compris qu'il faisait erreur, il est revenu ! N'est-ce pas le propre de chaque être humain, de faire des erreurs ? Lui au moins il l'a réparée. Combien d'hommes flippent totalement après s'être fait passer la bague au doigt et en voyant leur femme devenir 2 ? Beaucoup plus qu'on ne croit. Et alors ? Ca ne veut pas dire qu'au fond il ne les aimait pas, ça veut juste dire que la part d'humain qui est en lui et son instinct de loup ont crié au secours. Mais l'important c'est comment on réagit à ça, et il s'est fait violence, il est revenu !
J'ai couiné à l'annonce de la naissance de Teddy, les bébés moi c'est mon truc, je ne résiste pas ! Tonks, espèce d'idiote d'avoir été te jeter à la tête des mangemorts au lieu de rester auprès de ton fils ! Mais j'ai bien cru qu'ils allaient me l'oublier dans l'épilogue...

- J'ai pris mon pied tout le temps où le trio était à Grimmauld Place, la chambre de Sirius, celle de Reg, le récit de Kreacher, que du bonheur !!!! (mais j'ai pas compris pourquoi Regulus avait bu la fin de la potion après avoir donné le médaillon à Kreacher, ça revient à un suicide !)

- L'histoire de Dumbledore était vraiment intéressante. Le vieux bonhomme avait une sérieuse tendance à m'agacer, ça me réconcilie un peu avec lui ce passé brumeux. J'adore cette histoire d'amitié avec Grindelwald, j'ai hâte de lire de bonnes fics là-dessus !

- En parlant de réconciliation, moi qui avait du mal à supporter Harry pendant les 6 premiers tomes, j'étais prête à lui dresser une statue après avoir lu le 7 ! Il a bien muri le p'tit ! Dingue ça, je ne l'ai pas traité de poireau une seule fois ! J'ai approuvé toutes ses décisions.

- Dans la famille "J'ai changé de vision sur", on peut ajouter Ron, je l'avais toujours trouvé inintéressant et là je lui aurait bien sauté au coup quand il est revenu après sa fugue ! Dans le même registre, j'ai jamais été shipper Ron/Hermione (j'ai jamais été très shipper dans HP en fait, ça m'a même fait vomir le tome 6), mais là j'ai adoré leurs petits moments. "All is fair in war and love. And this is a bit of both" arf, j'ai couiné comme une pré-ado !

- Phineas a eu un rôle majeur dans l'histoire si on y pense bien ! Sans lui Harry n'aurait jamais eu l'épée ! (et le patronus de Snape c'est bambi, je ne vais pas m'en remettre de ça) J'aime Phineas !

- La bataille finale ça avait une sacrée gueule ! McGo qui organise la rebéllion c'était génial. McGo Poweeeeerr ! Et Neville chef de la résistance, c'était très bon aussi. Grandiose tout le passage à Poudlard. Ca réchauffait les coeurs tous ces gens qui venaient se battre pour aider Harry. Même Percy ! Percy pardonné par Fred juste avant... Arf Fred !

- Par contre le chapitre "King's cross" je me serais cru dans l'épisode le pire de Grey's Anatomy, ça m'a fait peur un peu... Du coup j'étais prête à endurer l'épilogue après.

- C'était un peu téléphoné le coup des baguettes et de leurs propriétaires, non ? Je veux bien que la Elder Wand soit gagnée quand on tue son proprio, mais avec un expelliarmus, excusez-moi mais ça fait auteur qui ne sait pas trop comment se sortir de cette situation ! Et Harry qui ne meurt pas parce qu'il avait accepté de mourir, c'était un truc à la con ça aussi ! Il est vachement intelligent l'avada kedavra de Voldemort, il a réussi à tuer que l'horcrux dans Harry, et pas Harry. Non c'était tordu comme truc !

- No comment sur l'épilogue.

- En fin de compte, Harry a vaincu Voldemort avec un "Expelliarmus", c'est pas marrant ça ? Parce que moi je me suis bidonnée ! XD

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Lucile in the sky
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