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Lucile in the sky
15 mars 2020

Marie-Aude Murail - Sauveur et fils, saison 4

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« Je me garde une marge de surprise dans l’écriture de mes romans. Sauveur laisse ses patients raconter des histoires qui ne sont pas celles que le lecteur attend. Ni moi non plus. En ouvrant la porte de la salle d’attente, je ne savais pas ce que contenait le gros sac en skaï que madame Naciri serre précieusement contre son coeur. Je ne me doutais pas que Jean-Jacques, l’hikikomori de 23 ans, finirait par sortir de sa chambre pour aller dans un café- philo, je ne pensais pas qu’Ella-Elliot, mon apprenti écrivain, mi-fille, mi-garçon, finirait par tant me ressembler. C’est tout le plaisir qu’il y a d’être à l’écoute… de ses personnages. Quant à Sauveur, j’ignorais ce qu’il adviendrait de sa vie privée. J’ai hésité comme lui-même, faisant avec Louise deux pas en avant, un pas en arrière. Peut-on parier sur un nouvel amour et reconstruire une famille après un drame intime ? »


Nous voilà de retour pour la suite des aventures de Sauveur et sa drôle de famille. Gabin fait désormais partie de la famille de façon définitive, rien n'est officiel, mais sa mère lui a laissé le champ libre, elle admet qu'il a trouvé plus de stabilité dans un autre foyer que le sien. Choix difficile mais salvateur pour l'adolescent qui n'a plus peur d'avoir à quitter son grenier, son chez-lui. Il est à sa place chez Sauveur, le grand frère de la smala, l'ami de Jovo. J'aime beaucoup Gabin, j'espère qu'il va trouver son chemin hors de son grenier et de ses vidéos de cochons d'inde. Alice est toujours cette ado contradictoire, mais elle admet, au moins à elle-même, qu'elle aime le foyer que sa mère et Sauveur sont en train de construire. A mesure que son père la déçoit, elle trouve un support en Sauveur. J'aime beaucoup la relation que Sauveur a avec tous ces jeunes, pas de grands discours, juste la phrase qui va bien pour les rassurer quand il faut, avec la sagesse de son métier et ce calme qui est tout à lui. C'est le bazar chez Sauveur, rien n'est conventionnel dans sa maison, et pourtant il est ce roc pour tous les autres, même si ce n'est pas toujours facile pour lui. Louise devient une vraie partenaire pour lui, les doutes s'envolent, ils semblent prêts à s'engager, à être là l'un pour l'autre, à se faire confiance. Lazare et Paul grandissent, on sent qu'ils prennent des chemins différents, mais ils restent des amis inséparables. Que leur réserve l'adolescence et le partage officiel de leur chambre ? Et Jovo ? Jovo nous fait de belles frayeurs dans ce tome, le papy frondeur n'est plus tout jeune et le corps commence à lâcher. Mais à quoi ressemblerait cette maison de fous sans lui ? Ce serait beaucoup moins drôle de voir toute la petite équipée regarder The Walking Dead sans ses petits commentaires... Même Paul ne se cache plus sous le canapé pendant les épisodes.

Au cabinet, les soeurs Carrés sont toujours là. margaux semble aller mieux, mais va-t-elle supporter les premiers tourments amoureux ? Sauveur qui se retrouve sans le vouloir au milieu, va-t-il jouer les entremetteurs alors qu'il n'en a pas le droit ? Ella continue son petit bonhomme de chemin, épaulée par un père que l'on découvre de plus en plus fragile, mais si touchant avec sa fille... La vie n'est pas tellement plus facile pour Ella, mais elle fait front avec toute la force qui l'habite. Samuel lui, a arrêté sa thérapie, mais la continue un peu de manière officieuse en déjeunant chaque semaine avec Sauveur. Lui aussi doit faire face aux problèmes de son âge, la découverte de l'amour, et ce n'est pas très simple. On fait connaissance avec Mme Naciri et son fils aîné Solo. J'adore Mme Naciri, elle me fait toujours rire, elle est attachante, elle élève comme elle peut ses enfants en mère célibataire, abandonnée par deux fois par des maris volages, mais elle fait face ! Et son fils Solo essaie de gérer son jeune délinquant de frère et son job à la prison, avec pour guide la saga des Star Wars. Il y a aussi jean-Jacques, le grand adulescent qui ne sort plus de sa chambre et joue à des jeux vidéos toute la journée. Est-ce que Sauveur va finir par être plus fort que Call of Duty ? La petite Maïlys est là également, mais cette fois c'est plus son père qui a besoin de ces consultations.

Il ne me reste que le cinquième tome, qui j'espère ne sera pas le dernier ! Deux ans vont passer et j'ai hâte de voir où en sera la petite famille de Sauveur, fils, femme et beaux-enfants.

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11 mars 2020

Marie-Aude Murail - Sauveur et fils, saison 3

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Au numéro 12 de la rue des Murlins, à Orléans, vit Sauveur Saint-Yves, un psychologue antillais de 40 ans, 1,90 mètre pour 80 kg. Dans son cabinet de thérapeute, Sauveur reçoit des cas étranges comme ce monsieur Kermartin qui pense que ses voisins du dessus ont installé une caméra de vidéosurveillance dans le plafond de sa chambre à coucher ou comme Gervaise Germain qui s'interdit de prononcer le son « mal » par crainte qu'il ne lui arrive un MALheur. Mais Sauveur reçoit surtout la souffrance ordinaire des enfants et des adolescents : Maïlys, 4 ans, qui se tape la tête contre les murs pour attirer l'attention de ses parents, Ella, 13 ans, cyberharcelée par ses camarades de classe, Gabin, 17 ans, qui ne va plus au lycée depuis qu'il passe ses nuits dans World of Warcraft, Margaux, 15 ans, qui en est à sa deuxième tentative de suicide ou sa soeur, Blandine, 12 ans, que son père aimerait mettre sous Ritaline pour la « calmer ».Sauveur peut-il les sauver ? Il n'a que le pouvoir de la parole. Il ne croit pas au Père Noël, mais il croit en l'être humain.


 

La famille de Sauveur Saint-Yves est tellement attachante que je n'ai pas tellement envie de m'en séparer. Bien, soit, j'enchaîne les tomes ! A tel point que j'ai parfois du mal à me rappeler exactement ce qui a lieu dans quel tome, j'avoue... J'en suis actuellement au cinquième, j'ai du retard dans les chroniques...

C'est toujours l'arche de Noé chez Sauveur, une famille recomposée très particulière. Comment réunir sous le même toit Sauveur, son fils Lazare, son fils de coeur Gabin, son Papy adopté de la légion Jovo, et la famille de Louise, Alice l'ado pleine de contradictions et le doux Paul, dans une maison ne comprennant que deux chambres ? C'est bien la problématique fil rouge de Sauveur et Louise. Eh bien on pousse les murs, on crée une chambre au grenier, on investit le bureau, la cave et le canapé de la véranda. Et comme si ce n'était pas assez, il y a aussi Wiener, ce pianiste tourmenté qui vient de temps à autres squatter un canapé. J'aime vraiment l'ambiance de leurs dimanches, les crêpes et cette famille faite de bric et de broc, la famille du sang et surtout celle du coeur. L'atmosphère qui règne au 12 rue des Murlins quand tout le monde y est réuni fait vraiment du bien. J'ai tourné les pages fébrilement de ce tome 3 en attendant de savoir si Gabin allait aller au funeste concert du Bataclan... Je ne vous dévoilerai pas la fin. Tout ce que je peux dire c'est que les événements tragiques du 13 novembre 2015 y sont bien traités, sans voyeurisme, sans les oublier non plus. Avec Louise, le rose bonbon du début laisse doucement place au quotidien, et les doutes s'installent. Y a t'il réellement de place dans la vie de Sauveur pour elle et ses enfants ? Car outre le problème du nombre de chambres dans la maison, Sauveur se laisse de plus en plus débordé par ses patients, jusqu'à Wiener qui vient prendre le petit-déjeuner chez lui.

Côté cabinet justement, on retrouve avec plaisir nos petits patients préférés. Samuel qui apprend à grandir, à se démarquer de sa mère abusive, à faire connaissance avec un père qui a de son côté pas mal de choses à régler. Les soeurs Carré répondent présentes, Blandine avec qui nous avons eu l'occasion de faire amplement connaissance dans le tome 2 et Margaux dans le tome 1. Mais celle qui se taille la part du lion cette fois c'est Ella, l'apprentie écrivain qui préfèrerait être un garçon. Dans ce tome le harcèlement scolaire et les dégâts des réseaux sociaux prennent toute leur place. Ah qu'elles sont cruelles les filles du collège... Et Ella a bien besoin de son thérapeute préféré pour passer ce cap. Et de son père aussi, qui se révèle devenir un soutien improbable, mais ô combien important. Puis vient Maylis, 4 ans, dont les parents sont complètement accros à leurs téléphones, et qui peine à exister dans leurs univers. Comme d'habitude, Sauveur et fils nous dresse un portrait des dérives de la société actuelle et soulève quelques questionnements. Alors, qu'est-ce que j'ai fait quand j'ai refermé le livre ? J'ai ouvert le suivant, cette série est addictive !

8 mars 2020

Au pays de Jalna

En octobre, je suis partie en vacances au Canada. Mon périple a commencé par le Québec, comme bon nombre de petits français, mais j'avais également très envie d'aller poser mes orteils au bord du lac Ontario. Si vous lisez ce blog, vous savez pourquoi... C'est quelque part au bord du lac Ontario que se situe Jalna. J'avais en tête la préface de Janet Erié "Il y a ce cadre, ce lac vaste comme une mer, ces vols de palombes qui planent sur la forêt à la façon d'un nuage, ce ruisseau grossi par la fonte des neiges, ces champs de pommiers en fleur, ces chevaux dans les prés et la senteur diverse des saisons." et partout, au long du road trip, je me demandais si ça aurait pu être là. Après de rapides recherches sur internet, on s'aperçoit que l'auteur s'est largement inspirée d'une maison dans laquelle elle a séjourné à Mississauga. Une maison historique, qui se visite désormais. Evidemment j'y ai été.

Sur les traces des Whiteoak, au commencement il y a le Québec. Enfin non, au commencement il y a l'Inde, Londres et le comté de Meath, mais tout ceci est sur un autre continent. Québec donc, la ville dans laquelle Philippe premier du nom hérite d'une petite maison rue Saint-Louis de son oncle Nicolas.

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On imagine facilement Adeline et Philippe en 1852, dans les rues du vieux Québec.

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J'ai très vite trouvé l'embouchure de la rue Saint-Louis, en plein quartier touristique. J'imaginais une petite ruelle un peu déserte et c'est ce que le début de cette rue fait croire. 

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La rue est en réalité très longue, large, pleine de commerces et aujourd'hui de circulation. j'ai eu un mal fou à faire des photos. J'ai cherché évidemment quelle pouvait être LA maison. Eh bien laissez-moi vous dire qu'il y en a une quinzaine qui pourraient être la première maison des Whiteoak au Canada.

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J'ai fini par décider que ce pourrait bien être l'une de ces deux-là. Il fallait bien choisir !

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Puis cap sur l'Ontario qui une bien vaste province. La maison qui aurait inspiré Jalna s'appelle Benares House et se situe à Mississauga, petite ville de banlieue proche de Toronto, au bord du lac Ontario. Le coin est aujourd'hui très citadin, et il est difficile d'imaginer cette maison au milieu de champs et de vergers. Pourtant la maison parle d'elle-même. C'est bien ce que décrit Mazo de la Roche dans ses livre... Ce style de maison est cependant assez courant dans ce coin de l'Ontario, la brique rouge, la maison carrée et les volets verts. J'en ai vu une certain nombre sur la route qui pourraient être ses soeurs. Mais Mazo a séjourné ici. Vous savez que je connais bien cette maison, je l'ai visitée de nombreuses fois en imagination, et je peux vous dire que celle-ci n'est pas identique. Elle est déjà bien plus petite. Il manque la chambre de Gran au rez-de-chaussée, le grenier où dort Finch et où se situe la nursery. Il n'y a que 3 chambres à Benares House, plus celle du domestique. A Jalna, il y en a entre 6 et 8 selon mes calculs. 

J'ai visité cette maison un jour où elle était fermée au public, ils installaient les décorations Harry Potter pour Halloween. Après avoir fait les yeux doux au personnel, mon amie et moi avaons finalement eu une visite privée. Les photos sont mauvaises car tous les volets étaient fermés, une partie des meubles avait été sortie des pièces, il faut un peu de travail d'imagination dans certaines pièces, mais j'avais l'impression de marcher dans une maison d'enfance... La maison est celle d'une famille canadienne qui a été remeublée comme en 1915.

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Nous entrons dans la maison par derrière et la première pièce est celle au fond à droite, c'est la salle à manger. Les pièces étaient toutes bien plus petites que dans mon imagination. Probablement plus petites aussi que dans l'imagination de l'auteur, car il me paraît difficile de placer toute la famille autour de la table. Le recul pour les photos était difficile à prendre.

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Cette pièce est celle devant la salle à manger, elle est située sur le devant de la maison dans la partie droite quand on fait face à la maison. J'imagine qu'il s'agit de la bibliothèque, mais la salle était presque entièrement dépouillée de ses meubles.

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Ici le salon, donc sur le devant de la maison à gauche. Derrière le salon se situe une petite chambre de domestique, on peut imaginer qu'à Jalna, la maison est un peu plus spacieuse et qu'à cet endroit il y a la grande chambre de Gran. Le salon donc, le fameux, là où prennent place les plus belles scènes familiales. Encore une fois, je pense que le salon de Jalna est un peu plus grand que celui-ci. Cette large famille ne tient pas ici.

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Dans un coin du salon, le piano. Le piano de Finch, et celui sur lequel une des soeurs Lacey joue pour Philippe deuxième du nom et Mary Wakefield qui dansent seuls dans le salon. Non il n'y a pas la place de faire une soirée dansante dans cette maison.

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Là, j'ai exactement reconnu "mon" Jalna. Le hall d'entrée avec l'escalier et le poêle. Ils sont comme je les voyais, tout à fait ! Il ne manquait que les chiens de Renny couchés sous le poêle et Alayne, qui râlait parce que les enfants collaient leurs petites mains poisseuses sur le papier peint de l'escalier.

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A l'étage la chambre d'enfant, qui se situe au deuxième dans le livre. J'ai beaucoup aimé ce lit de bébé à l'ancienne et l'ambiance de cette chambre. J'imaginais Adeline et Roma dedans. Quand Adeline se réveille tôt et qu'elle va passer sa main entre les barreaux, pour toucher les cheveux de sa cousine qui essaie de dormir encore.

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Voici une première chambre adulte. Elle est très simple et pourrait être celle d'un des oncles. Le matériel de toilette est là, en revanche cette maison en 1915 possédait déjà une salle de bain avec baignoire et eau courante à l'étage.

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Encore une chambre similaire et relativement simple, qu'on pourrait imaginer être celle de Renny. Historiquement les portes en bois sont faits pour être ouverts et former une grande pièce si la famille voulait donner un bal. La pièce de l'autre côté de ces portes est une chambre de jeune fille. Il semble que la famille qui vivait là ne se soit jamais servi de ces chambres comme salle de réception. Dans Jalna les réceptions étaient toutes données au rez de chaussée.

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Cette chambre de jeune fille est plus richement décorée. Il me semble qu'elle doit ressembler à la chambre de Meg qui deviendra celle d'Alayne.

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Vient ensuite la visite du sous-col que j'ai beaucoup aimé. La vieille cuisinière qui servait à tout faire même à repasser le linge, très ingénieux. Les cuisines se trouvent intégralement dans un sous-sol qui est pourvu de petites fenêtre, et il me semble d'un escalier donnant sur le jardin. il y a également un cellier. Tout ceci est parfaitement ressemblant à ce qui décrit dans Jalna.

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La visite aurait pu se terminer par le jardin, j'aurais vraiment souhaité faire le tour de la maison, mais c'était compter sans ce coyotte qui avait décidé d'y rester... 

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Non loin de Benares House, se situe le Whiteoaks Park. J'ai bien aimé m'y promener et imaginer qu'il s'agissait là de ce qu'il restait des bois de Jalna, avec sa forêt et son ruisseau. 

 

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Et pour le plaisri, voilà quelques photos du lac Ontario à divers endroit. Il est bien vrai qu'il est vaste comme une mer. On peut facilement imaginer les jeunes Augusta, Nicolas et Ernest prenant un bateau pendant quelques jours en espérant atteindre les Etats-Unis de l'autre côté...

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Nous l'avons même vu bien agité ce grand lac !

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Et que serait Jalna sans ses vergers ? Ces pomes vermillons dans lesquelles Eden, Piers, Finch et Wake croquent à pleines dents, à peine cueillies sur l'arbre. Ces photos ne viennent pas de l'Ontario mais du Québec, j'ai eu encore beaucoup de pensées pour Jalna en me promenant dans les vergers canadiens.

 

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Et pour finir quelques petits clins d'oeil croisés au cours de ce road-trip. Il y en avait d'autres, comme Finch Street, mais je n'ai pas toujours dégainé l'appareil photo.

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Je crois qu'Augusta aimerait bien savoir qu'elle fait le croisement avec la rue de la Reine !

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Voilà, mon, voyage au pays des Whiteoak est terminé, j'espère que tout ceci vous aura plu !

5 mars 2020

Marie-Aude Murail - Sauveur et fils, saison 2

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Côté jardin, Sauveur mène sa vie avec son fils Lazare, 9 ans et il a quelque espoir de reconstruire une famille avec Louise et ses deux enfants. Côté ville, Sauveur reçoit ses patients : Ella, qui se travestit en garçon, Blandine, qui se shoote aux bonbons, Samuel, qui ne se lave plus, etc. Mais n'oublions pas pour autant les autres espèces animales dans cette saison 2. Vivent les hamsters, les ouistitis, et en guest-star : Pépé le putois ! 


 

On retrouve avec plaisir tous les personnages de la première saison dans ce deuxième opus. Car oui, c'est bien comme une série qui revient pour sa deuxième saison. On attend de savoir si Sauveur va sauter le pas avec Mme Rocheteau, comment Margaux s'en sort après sa TS, si Ella veut vraiment devenir un garçons, comment vont les bébés hamsters de Mme Octavia... C'est un microcosme qu'a créé ici Marie-Aude Murail, avec toutes ces vies différentes et ces histoires qui s'entrecroisent dans le cabinet du psy.

Dans cette suite donc, on en retrouve certains, on en laisse d'autres, on en découvre de nouveaux. Ce n'est pas exactement "on prend les mêmes et on recommence". Dans sa vie privée déjà, Sauveur n'est plus le père célibataire de Lazare, qui héberge Gabin, ado de mère schizophrène. Non, chez Sauveur il y a maintenant aussi Louise Rocheteau, son fils Paul, le meilleur ami de Lazare, Alice sa fille, qui refuse de venir dormir chez Sauveur et qui fait front en copinant avec le nouvelle femme de son père. Et puis il y a aussi Mme Octavia, Sauvé et Bidule, l'armada de hamsters qui ne cesse de se reproduire en famille... Et comme si ce n'était pas suffisant, dans une maison qui compte deux chambres, s'ajoute Jovo, un vieux légionnaire à la rue qui vient squatter la cave. C'est l'arche de Noé chez les Saint-Yves. J'ai parfois eu des relents de Vargas et de la maison des évangélistes, et c'est un compliment ! Jovo et Gabin, ajouts un peu incrustés à la famille sont là parce qu'ils n'ont nulle part ailleurs où aller, et est-ce que ce n'est pas finalement la meilleure des raisons ? Ils ne prennent pas de place, l'un sur un matelas à même le sol dans le grenier, et l'autre à la cave, ils observent Sauveur et Louise caresser l'idée d'une vie ensemble mais trébucher sur les enfants et les obstacles de la famille recomposée. Ils parlent peu mais vont à l'essentiel et observent bien.

Au cabinet, peu de nouvelles de Margaux mais on retrouve sa petite soeur Blandine et ses problèmes à elle, m'est avis que Margaux reviendra plus tard. Ella continue sa route sur fond de Mylène Farmer et évidemment ça ne se passe pas mieux à l'école. Qu'est-ce qu'ils y comprennent les gamins de 14 ans à l'identité de genre ? On découvre Samuel qui galère avec les filles, avec son hygiène personnelle et avec une mère castratrice, et une vieille martiniquaise atteinte de TOC de propreté.

Bref, c'est toujours agréable de retrouver tous ces personnages et de voir où ils en sont, même si le premier tome restait plus accrocheur avec le passé de Sauveur qui a été dévoilé assez tard dans le récit. Mais on ne peut pas lui trouver un nouveau secret caché à chaque fois, alors maintenant on va de l'avant et on se demande ce qu'il va lui arriver. Et Gabin, est-ce qu'il va y aller à ce concert des Eagle of Death Metal à Paris ? ... Saison 3, j'enchaîne.

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