Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lucile in the sky
27 décembre 2019

Eve Chase - Un manoir en Cornouailles

Un-manoir-en-Cornouailles

 

Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l'été. Le temps semble s'y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu'au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais. Trente ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d'y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l'appelle et l'attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ?


 

On l'imagine comme si on y était ce manoir des lapins noirs. Sur les côtes anglaises où la pluie s'invite plus souvent qu'un grand soleil, des falaises battues par les vagues, une vieille maison de famille délabrée. L'eau qui coule brune par les canalisations, la poussière de ces maisons qu'on n'habite que pendant les vacances, les cheminées qui compensent mal l'absence de chauffage, les pièces sombres, les fissures sur les murs, le grand parc avec sa forêt dense, son ruisseau tortueux, sa faune sauvage. Pour un peu on se croirait à Hurlevent...

L'auteur nous amène à suivre deux héroïnes à trente ans d'écart. Amber Alton d'abord, à la fin des années soixante. Amber, quinze ans, qui montre l'exemple à ses trois frères et soeur, survivre après le drame de la perte de leur douce et belle maman. Ce manoir est devenu leur refuge, là où on ne les regarde pas comme de petits orphelins, là où ils peuvent revenir à l'état sauvage. Il y a Toby, l'indomtable frère jumeau, fidèle mais sujet aux coups de sang, Toby qui pressent arriver un nouveau drame et ne fait plus confiance à personne qu'à son frère et ses deux soeurs. Et puis il y a le petit Barney, qui courait après les lapins quand sa mère est morte en venant le chercher. Barney et la culpabilité sur les épaules d'un tout petit garçon, Barney qui se met sans cesse en danger sans s'en rendre compte. Enfin Kitty, le petite poupée aux boucles blondes, inséparable de sa poupée. Amber veille sur tout ce petit monde en connaissant les affres de l'adolescence, et en faisant front contre le remariage de son père. On s'attache beaucoup à ces quatre enfants, plein de vie en début de récit, quand la mère formidable est encore là, celle qui rend leur enfance aux Lapins noirs si féérique malgré les fissures. On ressent la peine qui les éteint par la suite et tous les mécanismes qu'ils mettent en oeuvre pour continuer, chacun à sa hauteur, de par son âge et son caractère. Qu'est-il arrivé aux quatre enfants de Nancy après l'été 69 ? C'est ce suspens qui nous tient en haleine tout au long du livre. 

De nos jours, on suit Lorna, qui veut contre tout bon sens, se marier dans ce vieux manoir délabré, un vague souvenir d'enfance que son fiancé peine à comprendre, mais surtout une attirance presque viscérale pour cette maison. Comme le narrateur des hauts de Hurlevent, elle y découvre très vite une inscription qui l'intrigue, des jouets d'enfants d'autrefois, qui traîne comme si ces enfants étaient partis du jour au lendemain. Et dans cette maison, une vieille femme seule avec sa servante. Lorna profite de l'occasion qui se présente d'y passer quelques jours, pour fouiller le passé. Elle va évidemment y découvrir bien plus que ce qu'elle est venue y chercher.

Alors, il y a quelques facilités, notament Caroline, qui a su tout de suite qui était Lorna. On devine le secret avant qu'il ne nous soit révélé, mais l'intrigue est plutôt bien ficelée avec ses bonds dans le temps. Et l'atmosphère si anglaise qui donne un petit côté soeur Brontë des temps modernes... Une  bonne lecture, pas inoubliable, mais qui fait passé un bon moment.

Publicité
Publicité
Commentaires
Lucile in the sky
Publicité
Archives
Publicité