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Lucile in the sky
22 mai 2018

Mazo de la Roche - Les Whiteoak de Jalna

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Jalna est un cercle magique où l'étranger n'entre qu'à ses risques et périls. Dès le premier regard, Renny et Alayne, l'épouse américaine de son frère Eden, ont compris qu'ils allaient passionnément s'aimer, en dépît de leurs scrupules. Si Eden en souffre, il sait aussi qu'il n'a aimé en Alayne que l'admiratrice de ses poèmes.

Adeline, pieusement veillée par Finch, le musicien de la famille, arrive au terme de son long règne sur Jalna. Mieux vaut pour elle ignorer les ravages que le désir et la passion ont exercé sur ses petits-enfants. Elle s'éteint calmement, laissant, comme dernier défi, le plus surprenant des testaments.


 

Voilà un titre bien mal trouvé pour ce livre, un titre tiré d'un paragraphe de cet opus, mais qui pourrait convenir à n'importe lequel des 16 tomes.

" Quelle animation, quelle exubérance, quelle vie !... Peut-être étaient-ils dans le vrai ! Peut-être possédaient-ils un secret perdu pour les autres ! Ils ne se ménageaient guère, ils vivaient largement. Commme des arbres frémissants, ils enfonçaient leurs racines, étiraient leurs membres, luttaient entre eux, se battaient contre les éléments. Ils ne trouvaient rien d'étrange ni d'extraordinaire entre eux : ils étaient les Whiteoaks de Jalna, et l'on n'en pouvait rien dire de plus."

Ce que le titre n'indique pas, c'est qu'il s'agit d'un tome presque entièrement consacré à Finch, c'est Finch qui apprend la vie, et c'est l'acceptation de ce membre un peu original par le reste de la famille en tant que membre à part entière. Au début il est malheureux, maltraité, rejeté à la moindre occasion par sa famille, et à la fin on le trouve plus serein, lorsque Piers l'invite tout naturellement à se joindre à une partie de chasse-camping entre hommes avec Renny, Maurice et deux inconnus. Alors j'avais bien peu de souvenirs de la première moitié de cet opus, car Finch m'ennuyait un peu à l'époque. J'ai donc bien aimé redécouvrir des scènes un peu inédites de cette ère Jalna qui est ma préférée. L'ère des frères Whiteoak, lorsque Renny, Eden, Piers, Finch et Wake sont les héros de l'histoire, avant que l'on en perde en route et que la génération  suivante ne prenne le relais. J'adore aussi la génération suivante, mais c'est différent. Ado, lors de mes longues insomnies, lorsque c'était dans le monde parallèle de Jalna que je me projettais, c'était toujours à ce moment-là, j'étais une soeur, entre Eden et Piers, ou entre Piers et Finch selon les moments.

Alors ce roman est un peu inégal, le début est très lent. Finch se fait un nouvel ami riche et plus âgé Arthur Leigh et nous suivons les aventures de Finch et Arthur au thêatre. Puis Finch retrouve son vieil ami Georges Fennel, et nous avons les aventures de Finch et Georges jouent dans un orchestre, Finch et Georges ivres dans les rues. Puis Finch à New York. Je ne comprends pas pourquoi c'est le volume suivant qui s'appelle tout simplement "Finch Whiteoak" !

La deuxième partie du roman est plus globale, puisqu'elle ramène déjà tout le monde à la maison, Eden le traître et Alayne la femme bafouée. J'ai trouvé agréable à lire cette histoire entre Eden, Alayne et Renny, tout le monde sait qu'Alayne et Eden ne sont plus mariés que légalement et qu'il n'y a plus d'amour entre eux, et la passion non consommée de Renny et Alayne est un secret de polichinelle, même Eden leur donne sa bénédiction. Eden est bien plus aimable que dans le tome précédent, j'ai retrouvé le personnage qui me plaît tant. En lisant ces passages, je me suis demandée comment Alayne pourrait avoir plus tard autant de ressentiment contre Eden, alors que je vois là les prémices d'une nouvelle amitié entre eux. C'est dommage la façon dont l'auteur choisira de traiter les relations d'Eden et Alayne par la suite.

Traîne dans le coin la jeune et jolie Minny Ware, bonne d'enfant chez Meg. Ouiiii, Meg a enfin quitté Jalna pour vivre avec Maurice et ils ont eu une petite Patience, voilà enfin la grande maison débarrassée de cette langue de vipère que toute la famille considère comme angélique. Minny donc, est plus rafraichissante, Meg souhaite la coller entre les pattes de Renny, mais c'est évidemment tout autre chose qui va se passer. En relisant ce livre, j'ai compris en quoi Roma était un parfait mélange du caractère de son père et de sa mère... Mazo de la Roche oubliait souvent de faire des petites fiches sur ses personnages, mais elle maniait la psychologie et l'hérédité des caractères de façon assez unique. Si vous ne savez pas qui est Roma, vous le saurez dans 3 tomes, ou en consultant l'arbre généalogique.

La grosse intrigue du roman arrive assez tardivement, il s'agit évidemment de la mort de Gran et de son héritage. Je crois qu'il s'agit des meilleures scènes du livre, la dispute à propos du testament d'Adeline contient tout ce qui fait des Whiteoak une famille inoubliable. Ils se déchaînent, font une scène mémorable, les caractères sont exacerbés avec leurs plus gros défauts, et pourtant ce que j'en retiens c'est au milieu de tout cet égoïsme, l'attachement inébranlable de Renny et de ses jeunes frères. Ce sont deux petits moments au milieu de la tempête, très sobres. Il y a Piers, la sanguin qui s'emporte après Meg car Meg est encore en train de critiquer Pheasant (pourtant maintenant la demi-soeur de sa fille...), et qui s'arrête en plein élan juste parce que Renny le lui demande "Si tu m'aimes un peu, tais-toi" et Piers se mord la lèvre en regardant ses pieds mais s'arrête immédiatement. Et puis quelques pages plus loin, Finch qui fait une crise de nerfs, poussé par tout le reste de la famille, qui ne retrouve ses esprits que lorsque Renny le tire hors du groupe familial et le jeune Finch transforme ses hurlements en sanglots dans les bras de Renny. Tout est dans ces deux chapitres, l'égoïsme des Whiteoak, leur dureté les uns envers les autres, mais aussi ces moments en très peu de mots  où ils savent être un soutien pour l'un d'entre eux. J'ai rit et j'ai sourit beaucoup sur ces pages. Et pourtant Finch en bave, on déteste tous les autres de l'injustice de leurs propos. Ils le poussent à l'irréparable, mais là encore l'un des frères est là pour empêcher cela, c'est Eden. Une relation un peu inattendue se forme entre les deux artistes de la famille, ces frères que sept ans séparent, ils se comprennent, Eden commence à entrevoir l'adulte que Finch devient et il se dit qu'il pourrait être un bon compagnon. Mais encore une fois, Eden disparaît. Eden ne fera guère plus que ça, disparaître et réapparaître à des moments inattendus, il ne veut pas être un Whiteoak de Jalna, il veut être un Whiteoak qui court le monde, mais il finira toujours par y revenir.

Renny est finalement peu creusé dans ces derniers tomes, mais on assiste tout de même à ce qui se passe dans sa tête de chef de famille qui ne peut supporter la proximité de la mort, et se trouve toujours face à un amour impossible. Alors attention spoiler sur la toute fin du livre, je n'arrive pas à dire ce que je pense exactement de la façon dont Renny et Alayne finissent par se retrouver.  Déjà, est-ce qu'ils ont finalement fait l'amour juste après la demande en mariage acceptée ? Et alors, faut-il trouver ça symbolique que le maître de Jalna mette fin à 2 ans de passion cachée et inassouvie dans le légendaire lit en bois peint qu'il a hérité de Gran ? Ou alors, est-ce plutôt tout à fait gênant de faire ça dans le lit de sa grand-mère décédée depuis un mois, alors que rappelons-le toute la famille est réunie dans le hall, soit derrière la porte ? Je ne sais pas, mais je penche pour la deuxième solution quand même. Sinon, ce n'est guère important mais Piers et Pheasant ont eu un enfant, le petit Mooey (diminutif pour Maurice II), qui est donc à la fois le cousin et l'oncle de la petite Patience.

Ensuite, les petits points concernant l'ensemble de la saga. On apprend que le village à côté Jalna (où Wakefield va acheter des gâteaux et des sodas à Mrs Brawn) a été construit sur d'anciennes terres de Jalna et qu'il se nomme Evendale, nom répété à plusieurs reprises et qu'on n'entendra plus jamais il me semble. On évoque les causes de la mort de Mary Wakefield, rappelons que dans cette saga on ne sait jamais tellement de quoi sont morts les personnages qui nous quittent entre deux tomes. On a fini par apprendre au détour d'un paragraphe que Philippe I était mort suite à un coup de sabot d'un cheval, pour Philippe II je crois qu'on ne le saura jamais, quant à Margaret, la mère de Meg et Renny, c'est à peine si on n'oublie pas qu'elle a existé. Ah si on apprend dans ce volume que Meg s'appelle Margaret d'ailleurs. Donc Mary qui est décédée après la naissance de Wake, j'avais toujours imaginée qu'elle était décédée d'une complication de son accouchement, or il semblerait que non. Ernest et Renny semblent penser qu'elle est décédée de consomption ou de langueur. Alors, moi je suis sage-femme des années 2000 et ces deux termes ne me parlent pas, j'ai donc été chercher un peu. Donc il semblerait que Mary soit morte de tuberculose trois semaines après son accouchement, ça m'étonne du coup un peu que le bébé Wakefield ait survécu exposé à la tuberculose in-utero et en néonatal, ça expliquerait certes sa nature fragile, enfin plus vraisemblablement il devrait ne pas avoir survécu. Je met de côté la théorie de la mort par langueur, qui veut dire que Mary est morte de chagrin après la mort de son mari. On ne meurt pas de chagrin à 45 ans quand on a 4 enfants à élever !

Ah oui, sinon, un moment Renny dit tranquillement que Wake vient de faire une crise cardiaque mais qu'il l'a frictionné et qu'il va mieux, j'adore la médecine de ces années là, le moindre problème de santé a l'air d'être réglé par les Whiteoak avec faisant boire de l'alcool au malade ou en le frictionnant avec (ils font ça avec Eden et Finch aussi). On apprend tout de même qu'ils ont un bon vieux médecin de famille Dr Drummond, qui a mis au monde tous les enfants depuis Meg, dont on n'a jamais entendu parler. Du coup je me demande ce qu'est devenu le Dr Ramsey et quand il est mort, manifestement ce n'est pas lui qui a accouché ses petits-enfants (mais on sait qu'il était encore bien vivant à ce moment, en même temps accoucher sa fille ça peut être bizarre). Bref, il y aurait eu deux médecins de campagne en même temps pendant une bonne dizaine d'années, ils ne devaient pas avoir tant de travail si au lieu de les appeler on soignait tout à l'alcool. Autre petit point médical, on apprend que Finch est né coiffé. Alors quand j'ai lu ça à 10 ans, je n'ai rien compris et internet n'existait pas. Il était né, genre avec la raie au milieu? Avec la coiffe de bécassine sur la tête ? Rien de tout ça ne semblait probable alors c'est resté un mystère. Je m'en suis rappelée plus tard et j'ai appris que c'était naître dans sa poche des eaux intacte, et effectivement c'est rare. Il m'est déjà arrivé depuis d'avoir fait naître un enfant coiffé, de penser à Finch en le faisant, et de dire à la mère que ça portait chance juste parce qu'un Whiteoak l'avait dit ;-) Et concernant le voisinnage, il me semble qu'on nous dit que le vieux Guy Lacey qui avait 82 ans dans le tome précédent, donc l'année dernière, est mort depuis à l'âge de 90 ans, ne cherchons pas...

 

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15 mai 2018

Mazo de la Roche - Jalna

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A Jalna, on prépare le centenaire d'Adeline comme une véritable fête nationale. En attendant, c'est l'effervescence. le courageux et sensible Piers, le plus rustique des cinq frères, a déclaré son amour à Pheasant, toujours proscrite chez les Whiteoak à cause du ressentiment de Meg, qui ne parvient pas à pardonner à Maurice. Au bout de vingt ans, ce malentendu cessera-t-il enfin ?

En revanche, tout semble sourire à Eden. De New York, où il a réussi à se faire publier avec succès, il revient avec des rêves de gloire et une promesse de bonheur en la personne d'Alayne Archer, sa jeune éditrice. La jeune femme découvre le charme de la vie à Jalna mais aussi l'attrait sauvage de Renny, le maître des lieux.

L'anniversaire d'Adeline promet d'être mouvementé.


 

Nous y voilà, c'est le tome originel, celui par lequel tout a commencé. Et en effet, il se passe pas mal de choses dans cet opus. Mais je commencerais par reprendre le résumé. J'aime beaucoup Piers, mais je n'aurais jamais songé à le qualifier de "sensible" ...  Ensuite je ne suis pas certaine que Meg nous pardonne de parler de "malentendu" à propos de l'enfant illégitime que son fiancé a eue juste avant leur mariage. Quant à Alayne, ce n'est pas le charme de la vie à Jalna qu'elle découvre, de son point de vue c'est plutôt l'ennui. Enfin, broutilles.

Jalna nous raconte donc les histoires d'amour des frères et soeur Whiteoak, et cela va bon train. Les couples se font, se défont et parfois se reforment, à nous en faire un peu perdre notre latin. Les caractères des plus jeunes Whiteoak s'affinent, et l'auteur nous offre encore quelques délectables disputes de famille.

Eden revient victorieux de New York, il a enfin publié ses poèmes et ramène une femme, une intellectuelle qui porte un nouveau regard critique sur le microcosme qu'est Jalna. En cela elle rappelle un peu Mary Wakefield à son arrivée. J'ai essayé d'aimer Alayne, mais je n'y ai qu'à moitié réussi. Je comprends son sentiment d'être une étrangère dans cette maison haute en couleur, elle qui vient d'une petite famille de trois où tout était calme et bien rangé. J'aime qu'elle essaie de se nouer d'amitié avec Pheasant et les oncles. Mais son côté hautain m'agace toujours, et puis il faut avouer que même si elle sauve probablement un peu Finch, elle met le bazar dans la famille ! Eden s'affirme ici de plus en plus égoïste, délaissant sa femme et la promesse d'un travail stable et d'une maison à eux, au profit de sa petite personne, n'ayant que faire des retombées de ses actes autour de lui. Et malgré tout cela, j'aime toujours ce personnage un peu nébuleux, rêveur et volontaire, qui vit dans son propre monde régit uniquement par ses envies. Eden n'a jamais été fait pour vivre en collectivité, et surtout pas au sein de cette famille un peu étouffante et moralisatrice, il part à la fin et c'est ce qu'il avait de mieux à faire, cette province de l'Ontario est trop petite pour lui.

Piers est presque tout le contraire d'Eden, à l'exception qu'ils sont probablement aussi tétus l'un que l'autre et ont cette même propension à tourmenter leurs plus jeunes frères pour passer le temps. Piers est un personnage que j'avais beaucoup aimé à mes premières lectures et que je m'attendais à trouver moins intéressant maintenant, or ce n'est pas du tout le cas. J'aime son personnage entier, il est fait d'un seul bloc, solide et fidèle. Piers ne comprend rien à l'art, ni à la littérature ni à la musique, c'est un garçon de la campagne qui aime s'occuper de ses chevaux, de ses pommes et retrouver sa jeune femme. Il a choisi Pheasant contre l'avis de sa famille et n'admet pas qu'on la traite mal, elle est la femme de sa vie et la fille de Maurice Vaughan, elle mérite d'être considérée en tant que telle. Et la famille se range à la volonté de Piers. Il n'est peut-être pas un personnage très nuancé, mais on doit lui reconnaître sans trop spoiler qu'il sera probablement le seul Whiteoak (mis à part Philippe, le premier du nom) à être fidèle toute sa vie à la même femme. Même si on ne peut pas vraiment compter le deuxième mariage de Philippe II, il était veuf le pauvre. Et que Wake ait aussi une histoire amoureuse compliquée dont il n'est pas pas du tout responsable, enfin nous en reparlerons dans 5 tomes. Piers est constant, on ne peut pas lui enlever ça.

Finch maintenant, est presque un homme qui se débat dans un corps d'adolescent maladroit. Beaucoup de lecteurs aiment Finch, moi il me met mal à l'aise, j'avoue préférer du loin l'adulte qu'il deviendra. Finch n'est pas sûr de lui et chez un Whiteoak c'est prêter le flanc aux railleries. Celles de Piers d'abord qui le prend pour un idiot, celles d'Eden qui se moque de ses maladresses et hésitations, et même celles du jeune Wake donneur de leçons. Renny ne le comprend pas mais garde un regard bienveillant sur ce jeune frère un peu original qu'il faut aider à sortir de son cocon, même s'il s'y prend plutôt mal. Finch est médiocre en cours, carrément mauvais en algèbre et se sent persécuté par tous les habitants de Jalna. Et pourtant on décèle chez chacun des Whiteoak un regard affectueux sur Finch, parfois très furtif, même chez Piers. C'est probablement l'arrivée d'Alayne dans la famille qui va aider Finch, elle va convaincre Renny d'engager un vrai professeur de piano pour donner des leçons à Finch qui se révèle très prometteur dans ce domaine. Les passages sur Finch ne sont pas mes préférés, ce garçon me met mal à l'aise tellement il l'est lui-même, mais je comprends qu'on puisse aimer ce personnage, il est touchant.

Et puis vient Wakefield, ce petit dernier à la santé fragile qui dort chaque soir dans le lit de Renny. Wake est tout bonnement insupportable, un vrai petit Whiteoak déjà imbus de lui-même à neuf ans. Il faudra attendre son passage à l'âge adulte pour qu'il s'assagisse. Et pourtant j'ai toujours été attachée à ce petit bonhomme, j'aime les côtés qu'il fait ressortir chez Renny. L'aîné des Whiteoak a une affection toute particulière pour ce plus petit frère qu'il a élevé, ce qui le rend parfois tout à fait injuste envers Finch. Oui Finch est parfois très durement traité par Renny. Dans ce tome le chef de famille se voit tiraillé entre ses sentiments pour une femme et son amour pour ses frères, et si lui ne peut imaginer trahir un de ses frères, Eden lui, ne se pose pas toutes ces questions. De leur côté, les oncles et Gran  observent tout ce petit monde sans oublier de donner leur avis, ils sont plus spectateurs qu'acteurs. La tante Augusta fait son retour sur la fin du livre, désormais veuve, c'est une femme un peu guindée, habillée à l'ancienne, mais finalement bien plus moderne que ses frères dans le regard qu'elle porte sur la jeune génération.

Il s'agit d'un tome fondateur, la dynamique des Whiteoak sera ensuite toute différente de ce qu'elle était avant "Jalna", c'est là que naissent des rivalités qui seront parfois insurmontables, que d'autres disparaissent. C'est probablement finalement par celui-là qu'il faut commencer, et ensuite décider soit de les lire dans l'ordre où ils ont été écrits, soit de façon linéaire du 7 au 16 puis lire les 6 "prequels".

Concernant la continuité, j'ai encore relevé des incohérences concernant la famille Lacey. Nous sommes en 1925 et les demoiselles Lacey ont 63 et 65 ans, leur père l'amiral Guy Lacey a 82 ans. Après un petit calcul, je reviens donc à l'époque de "Matins à Jalna" où Augusta était amoureuse de Guy. Il avait donc déjà 21 ans et 2 filles, ça ne colle pas Mme de la Roche ! Je suis également un peu perdue dans la configuration de la maison, j'avais toujours imaginé qu'il y a avait 4 chambres au 1er étage et 2 ou 3 au 2ème étage, mais la maison semble extensible. On sait que Gran dort au rez de chaussée, que Nicolas, Ernest, Meg et Renny ont leurs chambres au 1er et qu'au dernier étage Piers et Finch partagent une chambre et qu'Eden dort à côté. J'imaginais que Wake devait avoir une chambre au 2e également même s'il dort toujours avec Renny. Pour le reste j'imaginais plus ou moins que Renny avait récupéré la chambre qui était celle de son père, que Meg avait l'ancienne chambre d'Augusta, qu'Alayne récupèrerait par la suite. En fait ça semble plus grand car dans ce tome, Nick, Ernest, Meg et Renny ont bien chacun leur chambre au 1er et Eden et Alayne en récupèrent une également ainsi que Piers et Pheasant, et où dort Augusta ? Pas au grenier avec les enfants j'imagine... Ca dérange un peu mon esprit cartésien j'avoue. 6 ou 7 chambres au 1er et on fait dormir Piers et Finch ensemble au grenier au début du livre? 

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