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Lucile in the sky
28 janvier 2017

Didier Cohen - la petite absente

Didier Cohen - La petite absente

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Dix-huit mois d'amour fou, jusqu'à la tragédie. Après, elle l'a quitté. Il ne l'a plus revue. Il n'a jamais pu l'oublier, jamais elle n'a cessé de l'aimer. C'était il y a douze ans. Alors, ce jour de pluie, quand le hasard les met de nouveau face à face, l'inévitable ne peut que s'accomplir. Tout a changé, c'est vrai : Aurore a, comme on dit, refait sa vie, avec enfant, mari. Mais que pèse la biographie devant un échange de regards, lorsque la passion ne s'est jamais éteinte ? Ils s'aiment. Comme au premier jour... C'est du moins ce qu'ils croient. Car voici qu'avec leur amour resurgit le fantôme de la petite absente, leur bébé disparu, l'enfant de leurs vingt ans... La bouleversante histoire d'un amour absolu confronté à l'impossible deuil.


 

Didier Cohen est l'auteur de "Graine de championne" l'un des livres préférés de mon enfance, je l'ai retrouvé dans un tout autre registre il y a une quinzaine d'années en lisant "La petite absente" qui fut ensuite adapté sur Fr2.

Ce livre est le récit d'une descente aux enfers, ou de plusieurs descentes aux enfers. Celle d'Aurore dans le présent du roman, et celle de Daniel et Aurore douze ans auparavant. Le sujet est lourd, et pourtant les phrases courtes, les chapitres de 4-5 pages, l'alternance des points de vue et des époques rendent le récit dynamique. On ne s'attarde pas sur la douleur, on passe à la suite, on y reviendra plus tard. On a envie de croire en la possibilité de voir renaître la passion dévorante entre Aurore et Daniel, on voudrait les voir capables d'aller de l'avant, et on les regarde s'engluer dans le passé. Heureusement il y a Elsa, Sam et Anouk qui amènent un vent de légereté, et l'affection solide de Michel. Aurore fuit Daniel et tout ce qu'il ramène à la surface, la dépression, la petite Marine mais aussi ces mois de bonheur total. Aurore et Daniel ne peuvent pas se retrouver car ils n'en sont pas au même point. Daniel a fait son deuil, il parvient à vivre dans l'appartement où il a perdu sa fille, mais il n'a pas dépassé sa rupture avec Aurore, elle reste la seule femme au monde pour lui. Aurore elle, a fui et refait sa vie, elle a bouché des trous avec du plâtre fragile mais n'a jamais vraiment réussi à faire le deuil de Marine, et retrouver Daniel c'est soulever un pan de sa vie d'où ne sort que des fantômes, celui de Marine et ceux des êtres insouciants qu'étaient Daniel et Aurore il y a douze ans. On voit Daniel espérer et Aurore s'enfoncer à coups de Valium et de délires morbides. Sur le bas côté de ce crash annoncé il y a Sam, le mari d'Aurore et Michel, le père de Daniel, de solides piliers qui se tiennent prêts à ramasser les morceaux. C'est un très beau livre sur le deuil, la passion est l'impossibilité parfois de vivre ensemble malgré un amour indéfectible. C'est l'histoire de gens qui ne peuvent pas vivre séparés, mais s'autodétruisent ensemble. Les scènes les plus jolies sont peut-être celles entre Aurore et sa fille de dix ans Elsa. Elsa qui du haut de ses dix ans ne comprend pas ce qui arrive à sa mère, ce qui sépare ses parents, et pourquoi sa mère l'appelle parfois "Marine". On passe par beaucoup d'émotions en lisant "La petite absente", il ne faut pas avoir peur des larmes mais c'est une très belle histoire.

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26 janvier 2017

Le journal de Baby George

Clare Bennett - Le journal de Baby George

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Mon nom est George, Prince George de Cambridge, mais vous pouvez m'appeler Baby George. Je suis le fils aîné de William et de Kate, l'héritier de la couronne d'Angleterre, le bébé le plus photographié au monde. J'ai décidé de vous dévoiler l'intimité de mon quotidien royal et celui de mon illustre famille.

"Superstar médiatique. Titan de la mode internationale. Sauveur potentiel de l'Ecosse. Combien de rôles ces gens veulent-ils que je remplisse ?"


 

 

Le journal de baby George, voilà une petite lecture absolument pas prise de tête ! Clare Bennett, spécialiste de la famille royale, a imaginé les pensées du petit Prince du jour de ses un an au jour de ses deux ans. Et c'est plutôt amusant. Baby George a conscience de son importance, affublé de tas de gens à son service, et voit d'un assez mauvais oeil l'arrivée prévue d'une petite soeur "Ringo" qui va venir le concurrencer. Autour de lui gravitent Kate et ses vomissements continus de début de grossesse, William et Harry les frangins qui s'affublent d'un tas de surnoms et passent leur temps à s'asticoter, Dada la reine dans le sac de laquelle George adore fouiller, Bon papa le prince Philip jamais de bonne humeur, Beanie le Prince Charles qui adore faire son jardin et sa femme Gaga. Il y a aussi le premier ministre et ses réunions hebdomadaires avec la reine, auxquelles George assiste assis par-terre. Ainsi sans toujours comprendre, George est témoin de ce qui se passe dans le monde. Et puis il y a l'équipe cadeaux, chargée de s'occuper des centaines de cadeaux qui arrivent chaque jour au petit garçon, l'équipe vestimentaire qui travaille chaque jour le style du bébé, l'équipe presse, l'équipe cheveux, l'équipe bain... Et George lui-même qui des avis et essaie de les communiquer, avec plus ou moins de succès. Ce livre étudie au 4e degré la famille royale d'Angleterre, sans se prendre une seconde au sérieux. Je l'ai lu alors que je regardais The Crown (la série Netflix sur le règne d'Elisabeth, ou Dada) et j'ai passé beaucoup de temps sur wikipédia à lire des fiches sur la famille royale. J'ai beaucoup aimé les portraits de William, Kate et Harry qui sont très attachants. Harry flirte gentiment avec Pippa, est l'oncle rigolo de George, considère sa belle-soeur comme sa meilleure amie et lui lance des défis improbables, et reste très proche de William. William et Kate ont une relation de couple adorable et semblable à celle de n'importe qui (à part que Kate a une équipe cheveux pour les lui maintenir pendant qu'elle vomit), ils sont fans de Kanye West, Downton Abbey et Game of Thrones, mais peuvent aussi joindre Obama en deux secondes pour savoir s'il a des infos sur la mort de Jon Snow. A travers le regard naïf (et un peu cynique) d'un bébé de un an, on regarde évoluer les Windsor, de réunions protocolaires en apparitions officielles en passant par le jour de Noël en famille au palais, et nous amène à imaginer ce qui se passe peut-être derrière les portes fermées de leurs appartements.

Bref ce livre est distrayant pour qui s'intéresse un peu à la famille royale d'Angleterre, il la désacralise et nous fait rire, le regard de Baby George sur ce qui l'entoure est parfait.

"Bon Papa est le plus vieil humain sur terre. Il avait un dinosaure apprivoisé quand il était petit et c'est lui qui a inventé le feu. Il a seulement appris à se tenir debout et à communiquer avec des mots quand il avait 25 ans et il mange encore avec les doigts quand il est seul. Je sais tout ça parce que Oncle Harry me l'a raconté"

" L'Ecosse n'a pas fait la chose que Dada ne voulait pas. Je le sais parce que des joueurs de cornemuses m'ont réveillé ce matin. Dada est très contente et dit qu'on peut garder notre drapeau. Bon Papa et Beanie sont contents parce qu'ils peuvent garder leurs jupes"

 

19 janvier 2017

Michel Bussi - Maman a tort

Michel Bussi - Maman a tort

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Rien n'est plus éphémère que la mémoire d'un enfant...
Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n'est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.
Il est le seul. Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l'aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car, déjà, les souvenirs de Malone s'effacent. Ils ne tiennent plus qu'à un fil. Le compte à rebours a commencé.
Qui est vraiment Malone ?


 

Voilà un roman à suspens qu'on peine à lâcher avant de l'avoir terminé !

Nous suivons en parallèle Marianne et Malone. Marianne est commandant de police en Normandie, actuellement elle piétinne sur une affaire de braquage à Deauville, le principal suspect sort parfois de sa cachette mais les flics n'arrivent pas à le coincer.  Ca la frustre autant que son célibat qui dure. Alors lorsque sa copine lui envoie un charmant psychologue scolaire qui tient une histoire à dormir debout, elle se dit que ça pourrait l'occuper un peu. Vasile lui parle de Malone, ce petit garçon qui raconte que sa mère n'est pas sa mère, qui parle de la forêt des ogres, d'un château et d'un monde de songes. Et puis il y a donc Malone, un petit garçon de trois ans, vif, qui écoute chaque soir les histoires que lui raconte son doudou.

Comme il s'agit d'un roman policier, on se doute vite que l'histoire de Malone est vraie, mais on met du temps à comprendre exactement comment les différentes enquêtes vont se rejoindre. D'ailleurs jusqu'à la fin je n'ai jamais eu exactement la bonne réponse. On devine vite certaines choses, on tire certaines ficelles, on comprend que certaines solutions simples ne sont pas les bonnes, mais l'histoire est bien menée et on se laisse promener longtemps. "Maman a tort" se lit très facilement, malgré quelques longueurs, on s'attache à la commandante (même si ses histoires d'horloge biologique m'ont un peu agacée), on a envie de comprendre, le roman est de taille tout à fait correcte mais je l'ai lu en 24 h ! La première scène qui est une des dernières du livre, un moment où l'affaire va bientôt se résoudre, aide probablement à nous faire entrer dans l'histoire qui peine un peu à démarrer. Une bonne petite lecture distrayante. L'ambiance féérique (la forêt des ogres, les noms mêmes de Marianne Augresse et Vasile Dragonman, les contes de Gouti) se confronte de façon étonnante avec la grisaille normande et les biographies un peu glauques de certains personnages. Un roman qui transpire à la fois la solitude et un monde de rêves. Je lirais avec plaisir une nouvelle enquête de Marianne Augresse, je me suis attachée à elle et à son comissariat, mais je ne suis pas sûre que l'auteur reprenne ces personnages. J'aime les séries de livres, dommage.

 

 

17 janvier 2017

Mon amie Anne Frank

Alison-Leslie Gold - Mon amie Anne Frank

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Le 7 juillet 1942, Hannah Goslar sonne chez son amie Anne et découvre avec stupeur que la maison est vide. La famille Frank a quitté Amsterdam - sans doute pour se réfugier en Suisse, dit un voisin. À cause des lois anti-juives, le quotidien d'Hannah devient chaque jour plus difficile. Puis tout bascule une nuit de juin 1943, lorsque des soldats nazis frappent à sa porte...


 

 

J'ai laissé ce livre prendre la poussière sur une table pendant des mois, j'avais un peu peur d'une histoire qui risquait de "surfer" sur la vague Anne Frank, ce ne fut pas du tout le cas. J'ai fini par le prendre et le finir en deux heures. Il ne s'agit pas de l'histoire d'Anne Frank racontée par quelqu'un d'autre, la jeune fille le fit très bien elle-même. C'est l'histoire de son amie de toujours Hannah, elle aussi jeune allemande juive vivant à Amsterdam et de ce qu'elle vécut pendant la guerre. Le livre se lit facilement, on se doute de ce qui va arriver, on sait qu'Hannah survit puisqu'elle raconte l'histoire (à postériori, elle), mais pour les autres rien n'est moins sûr. Hannah vit les privations de la seconde guerre mondiale, et c'est l'enfance qui s'éloigne de façon très abrupte lorsqu'elle voit s'éloigner ses amis les uns après les autres, et qu'elle doit jouer le rôle de seconde mère pour sa toute petite soeur. Alors parfois, Hannah pense à Anne, qui doit vivre heureuse en Suisse et manger de bonnes choses. Nous lecteurs, savons bien ce qu'il en est réellement, Anne est cachée non loin de chez Hannah pendant deux ans, sans aucun contact avec l'extérieur. Le lecteur voit avec un peu d'amertume Hannah espérer, qu'Anne est en pays libre, que les amis qui sont déportés reviendront, lui sait pour les camps et pour le destin des Frank.

J'ai beaucoup aimé ce roman, outre le fidèle récit historique touchant de la vie d'une adolecente en 1942, car il continue là où forcément "Le journal d'Anne Frank" s'arrête. Dans ce dernier, on a lu les confidences d'une adolecente qui se cache, on sait ensuite qu'elle sera déportée et mourra dans les camps, que seul le père survivra, mais le récit s'arrête avant. Celui d'Hannah va raconter en parallèle et en filigrane le destin de la famille Frank. Le récit bascule une première fois dans l'horreur avec un drame personnel qui touche la famille Goslar, à partir de là on sait qu'il ne s'agit pas d'une version édulcorée collection jeunesse. Ensuite c'est la dégringolade, les camps, Hannah qui retrouve furtivement Anne et le dernier espoir qui s'éteint.

Si vous n'avez pas encore lu ce livre, vous pouvez passer au paragraphe suivant. Puis vient forcément la déportation, la petite soeur malade. J'ai bien cru qu'elle allait y passer, j'étais bien soulagée en allant vérifier sur internet le destin de la petite Gabi Goslar ! La dureté des camps, l'éloigenment des adultes, et la force que trouve Hannah du haut de ses 14 ans pour survivre, pour Gabi. Et puis Hannah va apprendre que son amie Anne n'est pas en Suisse mais ici, avec sa soeur, dans un état grave. Les deux amies se parleront deux fois à travers une clôture, Hannah arrivera à lui faire passer des chaussettes et des bouts de nourriture. Un jour Anne disparait. Puis la libération, Hannah malade, seule avec sa petite soeur qui retrouve Otto Frank, resté seul lui aussi. Le récit ne s'attarde pas, mais c'est un peu de réconfort de se dire que ce père qui a tout perdu a pu aider un peu la meilleure amie de sa fille, qui elle n'avait plus de parents.

Dans le même genre de registre j'avais aimé lire "Après la rafle" de Joseph Weissman. Je connaissais depuis bien avant le film l'histoire de cet homme qui à treize ans avait échappé aux camps et survécu, et je me demandais comment un jeune garçon de cet âge pouvait s'être débrouillé seul pour rentrer et survivre à 2 ou 3 ans de guerre, sans plus aucune famille ni maison. Le récit a répondu à ces questions. J'ai aimé la même chose dans "Mon amie Anne Frank", outre l'histoire d'Hannah à laquelle on s'attache énormément, elle évoque l'après du "Journal d'Anne Frank".

C'est un petit livre qui se lit vite, à mettre dans sa bibliothèque à côté de "Mon ami Frédéric". Rien de très original, on a déjà lu beaucoup de choses sur la déportation, mais le récit est simple et honnête.

 

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